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Tracteur d'occasion Fendt 500 Vario S4 : Un allié de taille

Avec sa série 500 Vario S4, le constructeur allemand Fendt propose quatre modèles destinés à toutes les tâches ! Du travail du sol à la protection des cultures, en passant par l’alimentation du cheptel, la série 500 se montre volontaire. Le 514 affiche 150 ch. En l’équipant d’un chargeur frontal, les utilisateurs s’ouvrent le champ des possibles en matière de travaux. Nous nous sommes rendus chez Anthony Bardet, un revendeur à son compte (société AB ConsultAgri) basé à Revonnas, dans l'Ain, pour connaître les points à vérifier avant l'achat d'un tel tracteur d'occasion.

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La série 500 Vario S4 de Fendt est très prisée au sein des exploitations de polyculture-élevage pour sa polyvalence. Les tracteurs moyens de 6 t à vide qui la composent font en effet leurs preuves à la ferme comme au champ, se voyant confier des tâches telles que l’alimentation des bovins, la protection des cultures, le travail du sol, le semis, la fenaison ou encore le transport. À ce titre, quatre modèles sont disponibles, les 512, 513, 514 et 516, développant de 124 à 163 ch de puissance maximale afin de répondre aux différents besoins des acheteurs en fonction des travaux à effectuer. Pour la réalisation de tous les chantiers, un quatre-cylindres Deutz AG turbocompressé de 4,04 L conforme à la norme Stage IV équipe l’intégralité de la gamme. Du côté de la boîte de vitesses, c’est sans surprise la transmission Vario signée Fendt qui est de mise. Sa technologie à variation continue comporte deux gammes et permet au tracteur de se déplacer de 0,02 à 40 ou 50 km/h, avec un passage à l’arrêt entre les gammes I et II.

4 niveaux de finition pour un tracteur sur mesure

Fendt propose quatre niveaux de finition pour ses 500 Vario : Power, Power+, Profi et Profi+. Premier point à noter : pour l’ensemble moteur, pont, transmission et châssis restent similaires. Les principales différences vont s'opérer sur les équipements en cabine, afin d'offrir un confort d'utilisation accru. Les versions Profi et Profi+ disposent d’un pilotage Isobus des outils. Elles bénéficient également d'un système hydraulique load sensing dont la pompe à débit variable peut fournir jusqu'à 158 L/min, ainsi que de sept distributeurs à double effet, contre 110 L/min de débit et quatre doubles effets pour les versions Power et Power+. Élément clé, seule la version Profi+ reçoit le système de télémétrie Fendt VarioDoc. Cette technologie permet la collecte, la documentation, l’analyse et le transfert de données, telles que les doses de semis et d’engrais, la consommation de carburant, la géolocalisation… Elle peut aussi cartographier les parcelles et générer des cartes de préconisation. Les finitions Profi et Profi+ disposent d’un module linéaire de distributeurs hydrauliques, d’un siège passager confortable ou encore de garde-boue avant pivotants. Si le constructeur décline quatre finitions, une multitude de fonctionnalités très prisées des agriculteurs sont néanmoins communes à ces quatre versions, comme la prise de force arrière avec trois régimes – 540, 540 Eco et 1 000 tr/min –, la cabine à suspension pneumatique ou encore le pont avant suspendu.

L’aspect extérieur des quatre finitions est similaire. C’est sur la porte gauche que les versions Profi et Profi+ sont identifiables à l’aide d’une inscription. (© A.G.)

 

En cabine, les différences entre les versions ne se voient pas du premier coup d’œil. L’agencement est analogue, et les cabines sont toutes spacieuses. (© A.G.)

 

C’est sur l’accoudoir que les finitions Power et Profi se distinguent. Ici, en version Power, on notera le petit écran et l’absence du module linéaire de distributeurs. (© A.G.)

Un moteur et une boîte réputés sans encombre

Pour ce qui est du moteur, il sera plus que judicieux de s’assurer de la régularité des vidanges. Un petit tour du bloc peut déjà être un bon indicateur de suivi. L’état des durites et des radiateurs, les niveaux ainsi que la présence éventuelle de fuites ou suintements en disent long sur l’entretien qui lui était accordé. La transmission Vario, quant à elle, est réputée fiable et ne montrera pas facilement de signes de vieillissement. Ici, on ne peut pas tester les rapports comme sur une boîte mécanique pour évaluer l'état d'usure. Les pannes sur une boîte Vario seront plus soudaines, sans alerte préalable. Cependant, il existe une technique pour s’assurer de son bon état de fonctionnement. Pour cela, en deuxième gamme à 1 600 tr/min, poussez le joystick vers l’avant et ramenez-le vers l’arrière. La pression affichée dans le terminal doit rester autour de 540 bar. Enfin, prenez le temps de faire un tour avec le tracteur afin d'essayer les deux gammes, le joystick, l’inverseur et les autres commandes.

Levez le capot du tracteur et inspectez le moteur. Assurez-vous de l'absence de parties grasses, qui sont les signes d'une fuite. (© A.G.)

 

Jetez un œil aux niveaux d'huile et de liquide de refroidissement. Le bocal de ce dernier se situe juste devant le filtre à air. (© A.G.)

 

L'aspect des radiateurs peut être révélateur. Vérifiez leur état de propreté et leurs alvéoles, qui ne doivent pas être enfoncées. (© A.G.)

Ponts et relevages à l’épreuve du temps

Se renseigner sur les matériels qui ont été attelés au tracteur que l’on souhaite acheter peut s’avérer utile pour juger de l’usure de ce dernier. De fortes contraintes sont exercées sur les ponts et les relevages avec de gros outils portés, un chargeur frontal et des masses additionnelles. L'attelage d'une charrue portée ou d'un combiné de semis, par exemple, imposera d'avoir un œil attentif sur le relevage. Le jeu dans les axes doit être contrôlé, particulièrement dans l’axe interne reliant les bras de relevage. Qui dit outils portés, dit masses frontales. C’est ici, bien souvent, qu’un souci se pose du fait d'un lestage trop important à l’avant. En cas de masses lourdes, 60 % du poids se répartit sur le pont avant, qui passe alors plus de puissance que le pont arrière. Le couple conique et l’arbre de transmission, voire les pneumatiques, s’usent plus rapidement et engendrent des contraintes importantes. Dans le même temps, vérifiez l'absence de fuites au niveau des vérins de la suspension du pont avant et de ceux de la direction ou des réducteurs (en cas de fuite, des coulures seront visibles sur la jante et le pneu côté pont). Si le tracteur était jumelé à l’arrière, ayez en tête que le pont arrière peut connaître une usure prématurée (trompettes, arbres, roulements…). Enfin, renseignez-vous auprès du dernier utilisateur sur le graissage des relevages, du pont avant et de la transmission, ainsi que sur les intervalles de vidange.

Soyez attentif à l'absence de jeu au niveau des axes des relevages. Vérifiez également la présence d'éventuelles fuites sur les prises hydrauliques. (© A.G.)

 

Inspectez la suspension du pont avant à la recherche de potentielles fuites. Renseignez-vous sur la régularité des graissages et faites un tour avec le tracteur pour évaluer sa souplesse. (© A.G.)

 

Traquez les taches de gras pouvant témoigner d’une fuite sur la partie intérieure de la roue. (© A.G.)

Chargeur : des points à contrôler

La présence d’un chargeur frontal sur le tracteur nécessite une vérification à part entière. Ce dernier aura probablement chargé du fumier, remonté des tas d’ensilage et réalisé une multitude d'autres travaux où le poids, cumulé au porte-à-faux, use le matériel. Il peut ainsi s’avérer judicieux de s’informer sur les tâches auparavant réalisées. En effet, le tracteur d’une ferme céréalière, qui aurait essentiellement manipulé des bottes de paille, ne vieillit pas de la même manière que celui d'un éleveur, affairé à des travaux de curage de fumier, au chargement de mélangeuses ou au tassage de tas d’ensilage. Commencez par inspecter la structure du chargeur à la recherche d'éventuelles fissures ou de peinture écaillée sur le brancard, synonymes de contraintes. Ensuite, il va s’agir de savoir si l’ensemble était régulièrement graissé. Les traces de graisse autour des zones de graissage sont un indicateur. Le chargeur équipant le Fendt 514 Vario de cet article est un MX T412. Pour ce modèle, par exemple, un graissage toutes les 10 heures d’utilisation est recommandé. Ainsi, lors de chantiers de ramassage de paille ou du curage de stabulation, ce graissage sera journalier. S’ils présentent du jeu, prévoyez le remplacement des axes et des bagues. Enfin, vérifiez que le système d’accrochage ne soit pas grippé. Ce problème peut subvenir si le chargeur a été très peu, voire jamais, démonté. Il en va de même pour les systèmes de connexion des coupleurs hydrauliques. Testez les fonctions en cabine et assurez-vous de l’absence de fuite.

Testez le système de verrouillage du godet et décrochez-le pour mobiliser le tablier à la main, à la recherche d'un jeu dans les axes. (© A.G.)

 

Les dépôts de graisse sont le signe d'un graissage régulier. Si vous le pouvez, testez le système d’accrochage, parfois grippé sur les chargeurs rarement démontés. (© A.G.)

 

Testez en cabine toutes les fonctions hydrauliques et électro-hydrauliques, puis contrôlez les éventuelles fuites au coupleur. Enfin, essayez le système d’attache rapide des flexibles. (© A.G.)

Une polyvalence pleinement exploitée

Le Fendt 514 Vario Power sur lequel s’appuie cet article est un modèle de 2019 totalisant 4 900 heures. Il travaillait sur une exploitation en polyculture-élevage de l’Allier (environ 1 000 heures par an) avant d’être racheté par la SAS AB ConsultAgri. Équipé d’un chargeur MX T412, ce tracteur de tête de la ferme réalisait presque l’intégralité des travaux. Il intervenait sur l’élevage bovin tous les matins pour remplir la mélangeuse. Son chargeur, muni d'un godet de 2,5 m, servait également à curer les stabulations et à confectionner le tas d’ensilage. Au champ, travail du sol et semis étaient de mise avec du matériel porté de 3 m. Pour autant, bien qu’il soit prédisposé d’usine, ce 514 n’est pas équipé d'un GPS. En plus des travaux récurrents tels que l'épandage de lisier, et surtout de fumier, il pouvait aussi se voir chargé de la fenaison avec une faucheuse de 4 m, une faneuse à huit toupies, un andaineur de 7,5 m à andain central et une presse à balles rondes. Le ramassage des balles et le transport de divers produits à la benne l’occupaient le reste du temps. Ce chargeur était donc démonté et remonté presque tous les jours. Le concessionnaire ayant vendu le tracteur en 2019 se chargeait de l'intégralité de l’entretien. Fortement sollicité par le chargeur, le Fendt se chausse de son deuxième jeu de pneus à l’avant (Michelin 540/65 R28). À l’arrière, ils sont d’origine (Michelin 580/70 R38). Aujourd’hui, les quatre pneus sont usés à 50 %.

Quelques stigmates d'utilisation au fumier ou à l’ensilage sont cependant visibles. Le marchepied sera repeint avant la vente par la société AB ConsultAgri. (© A.G.)

 

Le godet de 2,5 m de large monté sur le chargeur occupait tous les jours le Fendt. Chargement des mélangeuses ou curage des stabulations étaient récurrents, comme en témoigne la rouille. (© A.G.)

 

Anthony Bardet a créé la SAS AB ConsultAgri, une société de négoce en matériels agricoles et de TP basée dans l'Ain. (© A.G.)

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