La SARL Moine, créée par Pascal Moine en 2005 à Cissé (Vienne), est devenue la SARL Agro Tech Environnement en 2017. Ce changement de nom a permis de mieux identifier les activités de l’entreprise mêlant agronomie, technologie et environnement. Le dirigeant a récemment passé la main à Cyril Marolleau, ancien technico-commercial chez Néolis, et Rémi Besnault, chauffeur au sein de l’entreprise depuis 2012. Les prestations de A à Z restent le cœur de métier de cette dernière. Elle exploite aujourd’hui 2 700 ha de cultures (blé, orge, tournesol, maïs, féverole, pois de printemps, soja, sorgho), répartis sur 22 exploitations individuelles. Ses prestations incluent le travail du sol, le semis, la fertilisation, le traitement phytosanitaire, la commercialisation des céréales, le stockage et le transport, ainsi que l’administratif (assurance récolte, PAC, plans de fumure…). Les clients, des céréaliers, viticulteurs et producteurs de foie gras, passent des contrats annuels avec l’entreprise.

Une organisation précise des assolements avec Geofolia
L’acquisition d’outils numériques s’est imposée afin de garantir l’efficacité de l’ensemble des prestations effectuées. Parmi eux, l’entreprise utilise le logiciel Geofolia, développé par Isagri, pour réaliser les plans de fumure, gérer les stocks de produits phytosanitaires et d’engrais, et enregistrer les interventions réalisées dans chaque parcelle.
« Cet outil nous permet d’organiser les assolements avec précision et d’obtenir des fiches de préconisation en adéquation avec la réglementation en vigueur. Cela facilite l’organisation du travail, car nous gérons l’ensemble des parcelles comme une seule et même ferme. De plus, nous sommes ainsi assurés du respect de la réglementation », souligne Rémi Besnault, dont 90 % du temps de travail est consacré à l’enregistrement des données.
Pour les épandages d’engrais et les semis, l’outil Climate FieldView, conçu par Bayer, accompagne l’entreprise dans l’enregistrement de ses interventions et la surveillance des cultures grâce à des cartes de végétation fournies par des images satellitaires montrant l’évolution de la biomasse sur les parcelles. La récupération des données du tracteur et de l’outil s'effectue par le boîtier FieldView Drive, branché au système bus CAN du tracteur. Une tablette réceptionne par Bluetooth les données, ce qui permet de garder un historique des interventions. Le GPS du tracteur réalise quant à lui le géoréférencement.

« Cette plateforme numérique contribue à améliorer le confort des chauffeurs en limitant les papiers en cabine. Un travail est en cours de développement pour optimiser l’enregistrement direct sur le logiciel parcellaire », indique Rémi Besnault.
Un apport d’engrais optimal grâce à la modulation intraparcellaire Wanaka
Les cogérants ont récemment investi dans le logiciel Wanaka. Pour optimiser son utilisation, ils sont accompagnés par l’entreprise Néolis. Cet outil permet de visualiser les hétérogénéités au sein des parcelles afin de garantir un apport d’azote optimal sur le blé, le colza et l'orge d’hiver, en adéquation avec la directive sur les nitrates, grâce à la modulation intraparcellaire.
« À partir d’une répartition des zones selon les unités d’azote à apporter par hectare, nous récupérons une carte de modulation. Celle-ci garantit l’homogénéité des apports et optimise le potentiel de rendement. Concernant le colza, le logiciel compare les valeurs de biomasse entre l’entrée et la sortie d’hiver afin de préconiser la dose moyenne d’azote. Le premier apport se fait en mode compensation pour homogénéiser la parcelle, et le second en mode renforcement pour exploiter le meilleur de celle-ci. »

Au fil du temps, Rémi Besnault et Cyril Marolleau ont progressivement équipé les matériels du parc de systèmes de modulation de dose (trois tracteurs Fendt de 240, 260 et 280 ch, un automoteur Evrard de dernière génération, deux épandeurs d’engrais Kuhn Axis 40.1 et Amazone ZA-TS, deux semoirs monograines Väderstad [avec coupure rang par rang] et Lemken Solitair 12…).
« Grâce à ces outils, nos prestations vont jusqu’au conseil dans la conduite des cultures. Ces logiciels représentent un coût d’investissement supplémentaire, mais ils s’avèrent bénéfiques au regard du gain de temps, de la précision et de la qualité du travail », termine Rémi Besnault.