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Gestion Adapter son matériel en zone urbaine

Xavier Broquet, le gérant de l’EARL des Limons (Yvelines), a dû repenser son organisation de travail et investir dans du matériel porté repliable pour pallier les contraintes de la circulation en zone urbaine.

Xavier Broquet est à la tête de l’EARL des Limons, à Aulnay-sur-Mauldre (Yvelines), depuis 2005. Il cultive 440 ha de céréales répartis en 180 îlots. Ces derniers, situés dans une zone qui s'est fortement urbanisée, sont traversés par un axe routier très convoité lors des départs en week-end ou en vacances scolaires. L’agriculteur a donc dû revoir son planning de travail ainsi que son matériel pour circuler autour de ces infrastructures routières privilégiant la circulation des véhicules légers.

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« Le vendredi, je m’organise pour éviter de travailler dans mes parcelles situées près de l’autoroute A13, au risque de rester bloqué avec mon ensemble agricole dans les embouteillages aux abords des axes secondaires la reliant », annonce d’emblée Xavier Broquet, à la tête de l’EARL des Limons depuis 2005.

En effet, son exploitation, basée à Aulnay-sur-Mauldre (Yvelines), se situe à proximité d’un axe routier très convoité à l’approche des week-ends ou des vacances scolaires, celui qui relie Mantes-la-Jolie à Versailles, et Paris à la Normandie. De plus, localisées sur une ancienne région maraîchère, les parcelles de Xavier Broquet restent très étendues.

« Je cultive 440 ha de blé, de maïs, de colza, d'orge hiver et printemps, de sorgho et de tournesol. Mes nombreuses parcelles sont réparties sur sept communes et 180 îlots (PAC), la plus loin étant à 15 km de mon exploitation », continue-t-il.

Xavier Broquet, le gérant de l’EARL des Limons (Yvelines), a dû repenser son organisation de travail et investir dans du matériel porté repliable pour pallier les contraintes de la circulation en zone urbaine. ( © U.D.)

Uniquement des outils portés

Afin de trouver un compromis entre ses déplacements vers ses parcelles et le développement massif des infrastructures urbaines et routières, Xavier Broquet a revu le parc de son exploitation. Tout d’abord, pour circuler en ville sans contrainte de gabarit, l’agriculteur s’est limité à trois bennes à double essieu, une Duchesne de 14 t et deux Maupu de 18 et 21 t. Ses outils de travail du sol, de protection des cultures et de semis ont, quant à eux, été remplacés par des modèles portés repliables tels que le pulvérisateur Amazone UF 2002 de 24 m de largeur de rampe, le semoir Monosem NG3+, le déchaumeur Horsch Cruiser 6 SL ou encore la bineuse Carré, tous de 6 m de large et n’excédant pas 3 m de largeur de transport.

« Un outil de 4 m repliable représente, par exemple, un surcoût à l’achat d’environ 20 % par rapport à des modèles non repliables », précise Xavier Broquet.

Afin de se déplacer en zone urbaine sans contrainte de largeur, Xavier Broquet a investi dans du matériel porté repliable ne dépassant pas 3 m de large au transport, comme ce déchaumeur Horsch Cruiser 6 SL de 6 m de largeur de travail. ( © U.D.)

Étant donné la disposition de ses petits îlots non rectangulaires et non uniformes, le matériel en version semi-traînée représenterait une contrainte supplémentaire pour réaliser les demi-tours dans la parcelle. En revanche, supporter des outils portés repliables, au champ et au transport, sans forcer sur la mécanique des machines exige d’utiliser des tracteurs de puissance moteur et poids à vide plus élevés que pour emmener des modèles traînés ou semi-portés.

« La plupart des outils en version portée repliable étant de plus en plus lourds, j’ai donc investi dans trois gros tracteurs afin de limiter le surlestage de ces derniers », indique l'agriculteur.

L'agriculteur s'est limité à trois bennes à double essieu, une Duchesnes de 14 t et deux Maupu de 18 et 21 t (en photo), pour être en mesure de traverser les villes sans contrainte de gabarit. ( © U.D.)

Son exploitation comptabilise ainsi trois Fendt, un 930 de 300 ch comme tracteur de tête, un 824 de 240 ch et un ancien 820 TMS de 200 ch, recevant chacun une masse frontale de 1,5 à 1,8 t. En juillet, Xavier Broquet accueillera son dernier tracteur, un John Deere 6R 195 de 215 ch de puissance maximale.

« Ces nouvelles machines représentent à nouveau un surcoût dans mon bilan comptable, vis-à-vis de la surface de mes îlots », ajoute-t-il.

Des voies de circulation devenues trop étroites

 « Lorsque la DDT [direction départementale des territoires] décide de rénover les infrastructures routières, le cahier des charges ne prend pas en compte la problématique des agriculteurs, notamment pour la circulation de nos engins volumineux », poursuit Xavier Broquet.

En effet, sur son itinéraire, entre le siège de son exploitation et ses parcelles géographiquement très espacées, certaines routes, délimitées par des trottoirs ou des chicanes, peuvent présenter une largeur minimale de 3,2 m.

« Pour mes chantiers de semis, je travaillais en roues jumelées. Toutefois, comme il m'était impossible, avec ce type de configuration, de circuler dans ce nouvel agencement routier, j’ai demandé à mon concessionnaire d’équiper les Fendt 930 et 824 du télégonflage VarioGrip. Cette option augmente encore la facture d’achat du tracteur », explique Xavier Broquet.

Pour circuler sur les routes départementales d’une largeur minimale de 3,2 m tout en disposant d’une bonne adhérence au champ lors des chantiers de semis, l’agriculteur s’équipe de deux tracteurs Fendt dotés du système intégré de télégonflage VarioGrip. ( © U.D.)

Composé d’un double compresseur intégré au tracteur, le VarioGrip lui permet néanmoins de modifier la pression en moins de cinq minutes de 0,8 bar au champ à 2 bar sur la route, et ce, par simple configuration sur le terminal du tracteur.

« En sus, le seul manufacturier proposant un pneumatique capable de supporter des pressions de gonflage basses et hautes est Michelin, avec son modèle Evobib, une marque plutôt haut de gamme qui élève à nouveau le coût d’entretien de mon tracteur », souligne Xavier Broquet.

Le système de télégonflage Fendt VarioGrip permet à l'agriculteur de passer de 0,8 bar au champ à 2 bar sur la route en moins de cinq minutes. ( © U.D.)

L'agriculteur récolte ses cultures à l’aide de la moissonneuse-batteuse Claas Lexion 750. Ce modèle, présentant une largeur de pneus à pneus de 3,5 m, lui permet de circuler sur les voies urbaines, bien qu’il soit amené, de temps à autre, à grimper sur les chicanes. L’agriculteur affirme avoir obtenu un bon compromis entre la compacité de l’automotrice sur route et son rendement de récolte, de 30 ha par jour.

La moissonneuse-batteuse Claas Lexion 750 de Xavier Broquet offre une largeur de pneu à pneu de 3,5 m lui permettant de circuler sur les voies urbaines étroites, et ce, sans escorte. ( © U.D.)

« Pour limiter le tassement du sol de mes parcelles, j’aurais bien aimé remplacer les pneumatiques avant de la Claas Lexion 750 par des chenilles en caoutchouc, à l'image du système Terra Trac de la marque, pour une largeur de passage de roues identique. Toutefois, les galets du système à chenilles risqueraient de se fissurer en tapant contre les trottoirs lorsque je les chevaucherais. Les réparer deviendrait bien trop onéreux », termine Xavier Broquet.

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