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Industrie  Rostselmash construit une usine de tracteurs en Russie

Rostselmash construit une usine de tracteurs en Russie
(©Rostselmash)

Des engins de travaux publics sont actuellement en plein travail Rostov-sur-le-Don, en Russie. Le constructeur local, Rostselmash, est en train de démolir un bâtiment de 62 000 m2 sur un terrain de 14 ha pour laisser la place, d’ici deux ans à la première usine de tracteurs construite en Russie depuis la fin de l’ère soviétique.

Le projet de Rostselmash d’un montant de 6 milliards de roubles (environ 69 millions d’euros) porte sur une installation industrielle capable de produire 5 000 unités par an à l’horizon de 2023. Cela fait déjà 5 ans que ce constructeur a démarré la production locale de tracteurs. Fondé en 1929 pour fournir en matériels aratoires la jeune Union des Républiques Socialistes Soviétiques, il s’était spécialisé en 1955 dans la fabrication de moissonneuses batteuses par décision du plénum du Comité central du parti communiste. Privatisé en 1992, à la fin du régime soviétique, il a connu quelques années difficiles puis a commencé à se redresser au tournant des années 2000 après l’arrivée de nouveaux investisseurs. En plus de renouveler sa gamme avec des moissonneuses-batteuses de facture plus modernes (Vector en 2004) ou équipées de systèmes de battages non conventionnels (Torum), il a alors entrepris de se diversifier et d’accéder à des technologies occidentales en achetant le fabricant canadien Bühler. Ce dernier lui a apporté le savoir-faire et l’usine de Winnipeg où sont produits les articulés Versatile et des gros tracteurs Genesis. Il les avait lui-même récupéré auprès de New Holland lorsque ce dernier avait été contraint de s’en séparer pour satisfaire les exigences des lois anti-trust après sa fusion avec le groupe Case en 1999. Après avoir lancé localement de nouvelles gammes de matériels d’accompagnement en 2008, Rostselmash a commencé à assembler, en 2016, des articulés d’origine Versatile et badgés à sa marque sur son site de Rostov-sur-le Don. À ce jour, plus de 3 800 modèles en seraient déjà sortis. Petit à petit, ils ont incorporé de plus en plus de composants approvisionnés localement, notamment des assemblages mécano-soudés, des pièces de fonderie et même depuis aout 2020 des transmissions. À présent le constructeur envisage même de les équiper de moteurs de fabrication locale. Le modèle le plus produit est le RSM 2375, un engin doté d’un six cylindres Cummins de 11,8 l et 380 ch ainsi que d’une transmission Quadshift à 4 vitesses synchronisées sur 3 gammes. Mais depuis mars 2019, l’usine fabrique également des RSM série 3000 de 440 à 583 chevaux à transmission powershift Caterpillar 16/4. Elle s’apprête à présent à sortir des RSM 3000 DT à 4 chenilles ainsi que des tracteurs à châssis rigide RSM 1000. Ces derniers, de 345 et 370 ch, équipés de 6 cylindres 9 Cummins et de transmissions powershift 16/9 peuvent être considérés comme les lointains descendants des séries G/70 de New Holland (Genesis). Ces tracteurs sont essentiellement écoulés sur le marché russe et sont également exportés vers le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, la Moldavie, la Géorgie et l’Afrique du Sud. Le nouveau site devrait être doté de tous les outillages d’usinage, de mécano-soudure de peinture et d’assemblage et pourrait, selon Rostselmash, créer 1 850 emplois.

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