Claas vient de publier son rapport d’activité annuel. Il y rappelle notamment les évènements du sanitaire et géopolitique et ses effets sur ses activités industrielles et commerciales. Il a notamment dû affronter des chaines d’approvisionnement perturbées par la politique zéro-Covid de la Chine ainsi que les importantes augmentations des prix de l’énergie et de l’alimentation provoquée par l’attaque de l’Ukraine par la Russie. « Bien que les hauts niveaux de prix des produits agricoles aient permis d’augmenter les revenus, les coûts en augmentation des approvisionnements tels que les engrais ont provoqué un impact négatif sur le secteur agricole », note le constructeur allemand. Malgré ces conditions difficiles, il se félicite d’avoir pu honorer la majorité de ses commandes et ainsi avoir augmenté le montant de ses ventes. Il reconnait également l’impact positif des augmentations de tarif de certains groupes de produits sur son chiffre d’affaires ainsi que celui d’importantes variation de cours de change du dollar et du rouble russe sur ces ventes.
Des retards dans les livraisons
En Europe, c’est son marché intérieur allemand qui a apporté à Claas le plus de motifs de satisfaction. Son chiffre d’affaires y a progressé de 4,4 % en raison de ventes d’ensileuses en augmentation et d’une activité soutenue en pièces détachées. La France, en revanche, marque le pas avec un chiffre d’affaires de 803,6 M€ en recul de 2,9 % par rapport à l’année précédente. Le constructeur regrette des retards pris dans des livraisons de moissonneuses-batteuses et de tracteurs dont la facturation devra être reporté sur l’exercice suivant. Il invoque des causes identiques pour justifier un déclin de 8,5 % dans les autres pays d’Europe occidentale, notamment en Espagne, en Autriche et au Royaume Uni. Au centre et à l’Est de l’Europe, le constructeur est parvenu à limiter le recul de son chiffre d’affaires de 5,7 % avec un montant de 1,071 Md€. Tout en déplorant l’effondrement de ses ventes en Russie et en Ukraine après le déclenchement de la guerre, il se félicite du bon dynamisme des Pays Baltes, de la Pologne, de la Hongrie et de la Roumanie.
Des investissements technologiques et industriels
Les augmentations de prix et les difficultés d’approvisionnement ont pesé sur la rentabilité de l’entreprise. L’Ebitda, passant de 532,1 M€ à 435,7 M€ recule de 18,1 % mais reste confortable avec un ratio de 8,8 % par rapport au chiffre d’affaires. La marge avant impôt de 166,3 M€, en revanche recule de manière plus prononcée (- 53,4 %) en raison de dépréciations en Europe de l’Est provoquées par la guerre. Le constructeur a déployé d’importants efforts durant la campagne de récolte pour livrer ses clients, ou à défaut, leur mettre à disposition une machine de location ou d’occasion. Il a également augmenté ses dépenses en recherche et développement pour renouveler ses gammes ou développer de nouveaux systèmes de connectivité ou de contrôle de machines. Il n’a pas lésiné, non plus, sur son programme d’investissement dans son outil industriel. Le plus ambitieux concerne l’usine d’outils de fenaison de Bad Saulgau qui va être profondément remaniée dans les années à venir pour augmenter sa capacité de production. En France, le constructeur a déménagé son centre de formation d’Évreux au Mans et il a acquis une nouvelle parcelle de terrain près de son usine de tracteurs pour y augmenter les capacités de stockage de machines et de pièces détachées.
Exercice 2021-2022 se terminant le 31 septembre 2022