Une masse uniquement au transport
« Pour tous mes semis après labour ou déchaumeur, j’utilise en position frontale le combiné tasse-avant à disque attelé à une rampe de dents vibrantes de 4 m de large du constructeur Jamet, annonce Jean-Baptiste Bongard. Au transport, cette configuration me permet d’obtenir un équilibre avec le tracteur. Au travail, je mets le tasse-avant en position flottante pour supprimer l’effet “masse frontale”. En plus de niveler légèrement le sol avant le passage du tracteur, cela assure une préparation du sol avant semoir et offre un confort en cabine. »
La rampe de dents vibrantes, venant pousser le rouleau auquel elle est attelée, profite pour sa part d'une position haute de façon à effleurer le sol ou à écrêter le labour. Cet emplacement évite également le ripage lors des corrections de trajectoire du guidage par GPS.

Après plusieurs années d’utilisation, l’agriculteur seine-et-marnais a dû réaliser quelques modifications visant à renforcer son matériel.
« À la suite de plusieurs fissures causées par le travail en dénivelé, j’ai soudé des plaques de renfort sur la poutre des dents vibrantes, au niveau de l’attelage. J’ai également changé plusieurs dents ayant subi des fissurations », indique-t-il.
Il réfléchit aussi à un éventuel changement d'équipement dans les prochaines années. En effet, en raison des frottements de la terre, les couronnes du rouleau s'usent jusqu'à se perforer, mais leur remplacement demanderait une charge de travail trop importante. Changer de matériel serait aussi l'occasion d’investir dans un tasse-avant dit « compatible » au guidage par GPS, un outil tiré avec centrage automatique par ressort.

Des dents en position fuyante
Au travail, l’ensemble herse rotative-semoir se doit d’être le plus horizontal possible. Le relevage arrière du tracteur, lui, est placé en position basse et flottante. Les dents de la herse rotative Lemken Zirkon 10 de 4 m de large peuvent travailler selon deux positions : fuyante ou attaquante. L'agriculteur sélectionne l'une ou l'autre en déplaçant à droite ou à gauche le bloc d’entraînement Dual-Shift de l'outil de façon à engager le pignon contrôlant le sens de rotation des paliers.
« Pour réaliser mes semis, je place les dents de la herse en position fuyante. J’estime que la position attaquante correspond plus aux techniques culturales simplifiées [TCS]. En effet, celle-ci permet de remonter la terre vers le haut », affirme Jean-Baptiste Bongard.

Pas trop vite en conditions humides
Recevant quatre rotors au mètre, la Zirkon 10 dispose d’un boîtier à renvoi d’angle de 320 ch à deux rapports de transmission. En réglant le régime de la prise de force de son tracteur à 540E tr/min, l’agriculteur obtient un travail satisfaisant lorsque la terre est fine. Toutefois, pour la plupart de ses semis, il actionne le régime à 1 000E tr/min afin d'abaisser sa consommation de carburant, bien qu'il soit alors contraint de réduire sa vitesse de travail pour conserver une puissance suffisante.
« Je place le boîtier en première vitesse – ce qui correspond à un régime de rotation de 247 tr/min à 540E, ou de 330 tr/min à 1 000E – lorsque je travaille sur une parcelle de terre fine, notamment en début de saison de semis d’automne, la herse rotative étant quasi inutile dans ces conditions. Dans le cas contraire, afin d’émietter les mottes de terre, j’utilise la vitesse 2 du boîtier à renvoi d’angle – correspondant cette fois à 300 tr/min à 540E, et à 400 tr/min à 1 000E. En conditions humides, la terre devenant assez collante, je mets le boîtier en vitesse 1 pour limiter la formation de boulettes de terre par les dents de la herse », précise l'agriculteur.

Ne pas négliger la lame niveleuse
La herse rotative Zirkon 10 se dote ici, à l’arrière de la rangée de dents, d’une lame niveleuse. Celle-ci se règle en hauteur en fonction du terrain, afin de réguler le flux de terre dans la rotative.

En présence de terre fine, la lame doit être relevée au maximum. Avec une terre motteuse, il est préférable de la baisser pour atteindre la taille de mottes souhaitée. La vitesse de travail doit elle aussi être adaptée aux conditions et à la texture du sol.

Adapter la hauteur de semis à l’usure des dents de la rotative
Sur les combinés Lemken, le semoir Solitair 9 est directement fixé sur la herse rotative Zirkon 10.
« Lorsque les dents de la herse présentent des signes d’usure par leur rétrécissement, je baisse le relevage arrière du tracteur de manière à conserver la même profondeur de travail. Étant donné que le semoir est directement fixé à la Zirkon 10, la pression des éléments semeurs sera ainsi plus élevée, et leur débattement plus faible. Il est donc nécessaire d’ajuster ces derniers en conséquence, en jouant sur la hauteur des supports de la rampe de semis, réglable à partir d’une échelle à trou et des cavaliers de butée haute/basse », détaille Jean-Baptiste Bongard.

« Lorsque la longueur des dents de la herse rotative atteint environ 15 cm, celles-ci sont considérées comme usées. Leur remplacement est à prévoir. Je réalise cette étape à 2 500 ha », précise-t-il.
Les éléments semeurs sont montés sur parallélogramme convergent. Ce dernier doit idéalement être placé à l'horizontale, ou légèrement incliné vers le bas.
« En conditions humides, je modifie la hauteur de la barre de semis, ce qui favorise un meilleur débattement des éléments semeurs en présence de terre collante. »
Le rouleau packer, de 500 mm de diamètre, placé devant la rampe de semis, crée un profil de sol avec des sillons alignés aux éléments semeurs. La barre de semis, inclinable à l’aide de deux tirants filetés, modifie la position de la roue de terrage par rapport aux disques semeurs et ainsi la profondeur de dépose des semences.

Réétalonner au champ la roue dentée du semoir
Le Solitair 9 se dote de quatre têtes de répartition, donc de quatre unités doseuses, soit une au mètre.
« Posséder plusieurs unités doseuses diminue les risques d'une mauvaise répartition dans des terrains en dévers », apprécie Jean-Baptiste Bongard.
Chacune de ces unités offre six galets à cannelures, débrayables individuellement par simple serrage de vis.
« Pour savoir quel galet embrayer en fonction du type de semence, j’utilise le tableau fourni par le constructeur, disponible également sur son site Internet. »
La vitesse de distribution des semences est assurée par débit proportionnel à l’avancement électronique (DPAE). Ce capteur de vitesse, intégré à la roue dentée à l’arrière du semoir, transmet la consigne au moteur électrique d’entraînement du doseur.

« Souvent, les constructeurs étalonnent cette roulette en usine sur un sol lisse et plat. Il est préférable d’effectuer, via son concessionnaire, un nouvel étalonnage au champ afin de limiter les erreurs de précision », conseille l'agriculteur.
En sus, après avoir indiqué dans le terminal du semoir la largeur de travail du pulvérisateur, un second capteur placé sous le bras de la roulette compte le nombre de passages à chaque levée du semoir de façon à stopper, en sortie de tête de répartition, la distribution selon le jalonnage de prélevée. Il est préférable de contrôler son bon contact afin de prévenir d’éventuelles erreurs de comptage.

Régler le distributeur en mode turbine
Le semoir Solitair 9 exploite deux distributeurs hydrauliques à l’arrière du tracteur. Le premier, à simple effet, commande ses traceurs latéraux, tandis que le second, en pompage continu, alimente la turbine. L’huile utilisée pour cette dernière est renvoyée au retour libre du tracteur.

« Certains modèles de tracteurs proposent dans leurs réglages hydrauliques le mode turbine paramétrant les distributeurs de cette façon-ci », indique Jean-Baptiste Bongard.
Pour emmener l’ensemble composé du tasse-avant, de la herse rotative et du semoir, l’agriculteur évalue le débit hydraulique nécessaire à 150 L/min et la puissance moteur requise à plus de 180 ch.