Nécrologie Décès de Michel Ribouleau
Michel Ribouleau, ancien patron des établissements Ribouleau Monosem est décédé le 15 février dans sa maison de Largeasse (Deux-Sèvres) à l’âge de 90 ans.
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Le décès de Michel Ribouleau marque la disparition d’une grande figure du machinisme agricole français. Il a été l’acteur de la diffusion d’une de ses innovations majeures : le semoir monograine pneumatique. Lorsqu’en 1973, il a pris la tête de l’entreprise familiale fondée en 1948 à Largeasse (Deux-Sèvres) par son père, le forgeron Edmond Ribouleau, il a trouvé un établissement qui avait déjà su se créer une belle notoriété grâce à ses planteuses « Super Prefer ». Ces machines d’apparence modeste s’étaient constitué un quasi-monopole chez les planteurs de tabacs qui se comptaient alors par milliers dans le paysage des petites exploitations familiales de la France d’alors. Petit à petit, dans les années soixante et soixante-dix, cette machine emblématique devait se faire supplanter dans les fabrications de la maison Ribouleau par les semoirs monograines, d’abord mécaniques puis pneumatiques. Ils ont notamment accompagné l’essor des semences de maïs hybrides, cultivées pour le grain et pour l’ensilage. La technologie et la précision du système de dosage pneumatique conçues par la maison Ribouleau et diffusée sous la marque Monosem devaient lui permettre d’occuper une place majeure dans le marché des semoirs de précision. Le système a été récompensé d’une médaille d’argent au Sima de 1973 et a trouvé en 1989 avec les éléments semeurs NG et NG plus, à double disque ouvreur, une architecture lui permettant de maîtriser la profondeur de semis en plus de l’écartement sur la ligne. Le succès a également été français mais aussi international. Une filiale Monosem Inc, basée à Kansas City, au cœur des grandes plaines américaine a su se développer tranquillement, à l’ombre des grands acteurs américains, en se focalisant sur les niches de marché locales des planteurs de maïs doux, de cacahuètes ou de coton.
En 1994, Michel Ribouleau devait sauver une autre belle entreprise du machinisme agricole français de la disparition en reprenant Manip, le constructeur de chargeurs frontaux de Loudun (Vienne). Cette dernière créée sous le nom de Sonoméca se trouvait alors dans une fâcheuse posture. Fondée en 1966, elle s’occupait de fabrication et de négoces de boulonnerie pour charpentes métalliques ainsi que de diverses activités de sous-traitance pour Howard ou pour Agram, notamment des chargeurs HM distribués par ce dernier. Mais la perte de sa clientèle au moment où Ålö est entré dans le capital d’Agram Manutention s’est révélée extrêmement difficile à supporter et le dépôt de bilan, fin 1993, était inévitable. Pour la famille Ribouleau, le pari était des plus risqué. Mais l’investissement dans de nouveaux outillages et le renforcement du bureau d’études ont payé et ont permis de relancer une activité Manip. Aujourd’hui le site industriel, intégré depuis 2010 dans le groupe M-Extend, poursuit son activité.
En 1999, Michel Ribouleau a passé le relais de ses entreprises à sa fille Caroline Ribouleau et son gendre, Dominique Bergère qui ont su poursuivre leur développement et l’évolution des gammes de produits. En 2002, la roue Pro, le semoir NX et une nouvelle gamme de châssis sont arrivés. En 2013, ce fut au tour de la gamme Monoshox. Après 2016 et avoir rejoint le groupe Deere & Company, Monosem n’a pas renoncé à sa dynamique d’innovation. Il s’est illustré en 2022 en présentant ses semoirs ValoTerra à entraînement 100 % électriques. Aujourd’hui l’entreprise compte près de 350 personnes sur ses trois sites industriels de Largeasse, Moncoutant et Bressuire. Elle exporte entre 60 et 70 % de sa production.
Une cérémonie religieuse sera donnée à l’église de Largeasse le jeudi 18 septembre.
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