Installé confortablement au poste de conduite inversé du Fendt 1050 Vario, Jean-Charles Millot manie de main de maître le grappin de la grue pour alimenter le broyeur en branchages. Une soufflerie à entraînement hydraulique projette les plaquettes via la goulotte orientable dans la semi-remorque.

Ancien agriculteur, il est entré au sein de l’entreprise de travaux forestiers en nom propre Nicolas Bonnaventure, basée à Ancier (Haute-Saône), près de Gray, comme chauffeur aux manettes d’une pelleteuse avec une tête d’abattage à disque rotatif appelée « feller buncher ».

L’entreprise est spécialisée dans les travaux forestiers, de l’abattage au broyage de plaquettes, dans un rayon de 60 à 80 km autour de son siège. Elle se démarque par ses chantiers en arbres feuillus avec des abatteuses. La prestation de plaquettes arrive au bout de la chaîne du bois et permet ainsi de valoriser les branchages à travers divers débouchés, à l’image du combustible pour les chaudières (industrielles et particuliers), du paillage des animaux en stabulation libre dans les fermes ou pour celui des arbustes.

Deux types de plaquettes
Depuis un an, Jean-Charles Millot est chargé de l’activité de broyage de plaquettes. L’ensemble de 36 t sur la bascule se compose d’un Fendt 1050 Vario de 517 ch de puissance maximale auquel est attelé un broyeur Noremat Valormax D841. Cet appareil d'origine Jenz, reposant sur un essieu tandem et affichant un poids de 22 t, peut broyer des arbres de 80 cm de diamètre. Son rotor de 2,8 t mesure 1,4 m de large et s’équipe de sept couteaux de 22 cm de large chacun. Les branches, alimentées par la grue Epsilon S100F de Palfinger, sont déposées sur un tapis en acier. Un rouleau cranté maintient la matière et l’accompagne vers le rotor.


La grille, composée de carrés de 100 mm2, génère des plaquettes P60, soit en moyenne des morceaux hachés de 60 mm2, adaptées aux chaudières industrielles destinées aux communes. Les deux autres grilles, de 55 et 40 de section, fournissent respectivement des plaquettes P40 et P30, correspondant à leur taille en millimètres carrés, dévolues à des litières pour bovins, au chauffage pour chaudière individuelle et pour les aménagements paysagers. Au travail, le Valormax est stabilisé par deux pieds hydrauliques.

1 400 tr/min moteur pour 438 tr/min au rotor
Le Valormax puise son énergie auprès du Fendt 1050 Vario via la prise de force. Le broyeur est autonome grâce à sa propre centrale hydraulique. Le circuit du tracteur alimente uniquement la grue Palfinger via une connexion Power Beyond de type load sensing. Le rotor tourne à un régime de 438 tr/min.

Il faut compter 25 minutes pour remplir une semi-remorque de 90 m3. Sous le rotor hacheur, des vis sans fin transfèrent les plaquettes fraîchement broyées vers la soufflerie à pales qui les propulse vers la goulotte.


Vers la fin du remplissage, les chauffeurs vérifient le chargement grâce à la pesée embarquée sur leur attelage afin de respecter les 44 t autorisées. Cela représente en moyenne entre 27 et 28 t de plaquettes dans la remorque. La densité du contenu varie selon les tas de bois, les essences et la durée de stockage. Les taux d’humidité s’échelonnent en général de 30 à 40 %. Pour l’entretien de la machine, l’entreprise dispose d’un contrat avec la société Noremat.

À l’inverse d’une ensileuse, ce dernier reste fixe, des cales de différentes épaisseurs prenant position entre le rotor et le couteau. Voilà un an que le broyeur Valormax D841 est en service au sein de l’entreprise Nicolas Bonnaventure, et le compteur du Fendt 1050 affiche déjà plus de 2 000 heures. Les chantiers forestiers ne désemplissent pas, de quoi donner encore du travail à cet ensemble dans les forêts de l’est de la France.