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Biocarburants  La trituration du colza à la loupe

Chaque année, 940 000 t de colza français sont triturées au sein de l'usine Saipol, au Mériot (Aube).
Chaque année, 940 000 t de colza français sont triturées au sein de l'usine Saipol, au Mériot (Aube). (©Saipol)
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L'usine Saipol, située au Mériot (Aube), nous a ouvert ses portes. Elle transforme 940 000 t de colza français essentiellement en tourteaux, en biocarburants et en huile. Sa position, à la croisée de la Seine, d'une ligne SNCF et de plusieurs routes, est stratégique.

À l'entrée de l'usine de trituration de Saipol, filiale du groupe Avril(1), les camions chargés du colza produit à moins de 250 km du Mériot, dans l'Aube, se suivent de près. Ils représentent 80 % des flux d'approvisionnement, le train transportant les 20 % restants. Chaque remorque est pesée, puis la qualité du chargement est analysée après une prise d'échantillon : taux d'impuretés, taux d'huile, taux d'humidité… Seuls 1 % des camions sont refusés pour non-conformité. Environ 4 500 t de colza sont réceptionnées quotidiennement, et ce, cinq jours par semaine. Les grains sont stockés dans quatre silos d'une contenance de 6 000 t chacun afin d'assurer l'approvisionnement de l'usine de trituration dont la capacité atteint 3 000 t par jour. La production est continue, sept jours sur sept. Avant d'être traités, les grains de colza (qui contiennent 45 % d'huile) sont d'abord nettoyés des impuretés restantes. Ils sont ensuite préchauffés à 50 °C puis aplatis par des floconneuses. Les flocons obtenus sont chauffés à 100 °C afin d'en extraire l'huile grâce à des presses. Celle-ci est ensuite raffinée par centrifugation.

Chaque remorque est pesée, puis la qualité du chargement est analysée après une prise d'échantillon : taux d'impuretés, taux d'huile, taux d'humidité… (© F.M.)
Les grains sont stockés dans quatre silos d'une capacité de 6 000 t chacun afin d'assurer l'approvisionnement de l'usine qui produit sept jours sur sept. (© F.M.)

Énergie d'origine végétale

Avec cette huile et de l'alcool, du biodiesel est fabriqué. L'usine produit du B7 (qui sera incorporé dans le gazole à hauteur de 7 %) et du B100, constitué à 100 % de colza. Lancée en 2019, cette énergie d'origine végétale 100 % renouvelable permet une réduction de 60 %, au minimum, des émissions de CO2 (du champ à la roue) et jusqu'à 80 % des émissions de particules, par rapport à un gazole d'origine fossile. Le B100 est homologué uniquement pour des flottes captives (poids lourds, bus, engins de chantier, camions-poubelles…). Son prix suit celui du gazole. Des cuves dédiées, de 12 à 50 m3, sont installées, mises en service et entretenues gratuitement par Oleo100 (marque de Saipol du biocarburant B100) chez les transporteurs, pendant toute la durée du contrat. À l'usine, le B100 est stocké dans deux cuves de 1 500 et 3 000 t avant d'être chargé dans des camions (30 minutes de chargement pour 30 m3).

Avant d'être traités, les grains de colza sont nettoyés des impuretés restantes. (© F.M.)
Les flocons de colza sont chauffés à 100 °C afin d'en extraire l'huile grâce à des presses. (© F.M.)

15 000 t de tourteaux stockés

À destination de l'alimentation animale, les tourteaux issus de la trituration sont stockés à plat dans un hangar d'une capacité de 15 000 t. Ils partiront approvisionner les clients à 75 % par camion, à 15 % par train et à 10 % par péniche sur la Seine. « Chaque année, 940 000 t de colza sont transformées au sein de l'usine, explique Jérôme Landréat, directeur du site du Mériot. Elles permettent de produire 510 000 t de tourteaux pour l'alimentation animale, 220 000 t de biodiesel (B7 et B100), 20 000 t de glycérine végétale (pour l'industrie cosmétique, la chimie, la pharmacie, l'alimentation…), 210 000 t d'huile brute pour la cuisine et 3 000 t de lécithine de colza (ingrédient dans l'alimentation animale et humaine). »

(1) Leader industriel et financier de la filière des huiles et protéines végétales.

Du biodiesel est fabriqué à partir d'huile de colza et d'alcool. (© F.M.)
Des cuves de biocarburant B100, de 12 à 50 m³, sont installées, mises en service et entretenues gratuitement par Oleo100 (marque de Saipol du biocarburant B100) chez les transporteurs. (© F.M.)
Jérôme Landréat, directeur de l'usine du Mériot (10), et Bastien Le Bouhellec, directeur général d'Oleo100. (© F.M.)
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