Dossier pneumatiques routiers ETA Lhommeau : « Les pneus mixtes sont prometteurs pour réduire l’usure »
Dans les Pays de la Loire, l’ETA Lhommeau a équipé cinq tracteurs en pneumatiques à profil polyvalent pour limiter l’usure sur la route, tout en conservant de la traction au champ.
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« Notre budget pneumatiques a flambé ces dernières années sous l’effet de l’augmentation des prix ! La progression de la vitesse des tracteurs n’a pas non plus arrangé les choses en termes d’usure, s’inquiète Jimmy Lhommeau, cogérant de l’ETA familiale du même nom. Celle-ci rayonne sur quatre départements (Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Mayenne et Vendée), ce qui occasionne de nombreux déplacements routiers avec les tracteurs. « Nous avons fait le choix, l’an dernier, d’équiper cinq tracteurs avec des pneus mixtes. Un John Deere 6R 250 et un 6R 175 sont montés en Nokian Soil King (VF600/70 R28 et VF710/70 R42 pour le premier, VF600/70 R28 et VF650/85 R38 pour le second). Ces tracteurs font beaucoup de route, mais ils passent aussi pas mal de temps au semis, d’où l’intérêt de choisir un pneu VF au profil plus agraire. C’est dans le même souci de polyvalence que l’on a chaussé un Fendt 724 Gen7 en Michelin EvoBib (VF600/70 R30 et VF710/70 R42). »
Trois pneus plus ou moins routiers
Les deux autres tracteurs ont des activités encore plus routières. Majoritairement dédié à l’épandage de lisier, au transport d’ensilage et à la presse à balles carrées, un Fendt 722 Gen7 reçoit des Nokian Ground King (600/70 R30 et 710/70 R42). « Ce modèle de pneu est davantage typé transport. Même s’il n’a pas la technologie VF, ses pavés reproduisant la forme de chevrons préservent la capacité de traction dans les champs. »
Le Ground King profite aussi à un John Deere 6330 dédié au débroussaillage avec une épareuse. « Il a l'avantage d’offrir une meilleure stabilité latérale qu’un pneu agraire standard, à l’image d’un modèle purement routier comme le Hakkapeliitta TRI installé sur notre automoteur Noremat VSV. Ce pneu à pavés est très roulant et résistant face à l’usure, mais sa carcasse rigide réduit le confort et le rend inadapté à une utilisation dans les champs. »
Des mesures d’usure rassurantes
L’entrepreneur manque encore de recul pour dresser un bilan définitif. « Les premières mesures d’usure réalisées à 1 800 heures sur les Soil King sont positives. Nous espérons dépasser les 6 000 heures sur l’avant, soit 500 à 1 000 heures de plus que d’habitude », expose Jimmy Lhommeau. Autre avantage confirmé par les chauffeurs de l’ETA : « Les bruits de roulement sont nettement atténués. » Le tableau est plus nuancé dans les champs. « Si, en conditions normales, ils font aussi bien qu’un pneu standard, ils ont un peu plus de mal à tenir la comparaison sur des sols très humides comme on en a connu l’an dernier. Il faut toutefois relativiser, car c’étaient des conditions exceptionnelles. »
Le télégonflage pour plus de polyvalence
Pour valoriser la technologie VF de certains de ces pneumatiques, le tracteur chaussé en Michelin EvoBib est équipé d’un système de télégonflage. « C’est indispensable pour ce pneu dont la bande de roulement se rétrécit sur la route et s’élargit au champ grâce au changement de pression. On passe ainsi de 1,6 à 0,6 bar, sauf pour les travaux comme l’épandage de lisier qui n’offrent pas suffisamment de temps pour dégonfler et regonfler », indique l’entrepreneur. Quant aux deux tracteurs montés en Nokian Soil King, « ils ne disposent pas du télégonflage, ce qui empêche de bien valoriser leur technologie VF. Toutefois, après validation avec le manufacturier, on devrait pouvoir abaisser la pression de 1,7 à 1,3 bar ».
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