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Pulvérisation Matrot Falcon 8500, un faucon de 52 m d’envergure

Une rampe en aluminium large de 52 m, une cuve de 8 500 L perchée sur quatre grandes roues, une voie de 4 m...

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La SCEA des Arcis, située à Somme-Vesle dans la Marne, connaît bien les pulvérisateurs du spécialiste français Matrot. En effet, le Falcon est le cinquième automoteur à équiper l’exploitation céréalière de 320 ha. Outre son gros débit de chantier, pouvant avoisiner les 500 ha par jour, Jean-Michel Joppé apprécie le confort et la simplicité d’utilisation de ce grand rapace.

Équipé du GPS seulement pour la coupure de tronçons, le guidage sur l’orbitrole devrait prochainement être installé sur le Falcon 8500 de la SCEA des Arcis.

Une rampe en aluminium large de 52 m, une cuve de 8 500 L perchée sur quatre grandes roues, une voie de 4 m : cet oiseau de proie en impose dans la plaine. À son volant, Jean-Michel Joppé, agriculteur à la SCEA des Arcis, à Somme-Vesle (Marne), se sent pousser des ailes à 40 km/h dans la parcelle. La bête ne bronche pas et encaisse les irrégularités du sol avec agilité et légèreté, à l’image d’un faucon planant dans le ciel.

 

« Bien qu’il soit homologué à 25 km/h sur la route, je peux rouler à une vitesse plus importante dans les champs. Bien évidemment, lors des chantiers de traitement ou d’apport d'azote liquide, je travaille aux alentours de 15 à 20 km/h, selon la culture en place », précise l’agriculteur.

 

Si les caractéristiques hors normes du Falcon sont impressionnantes, son confort et sa conduite silencieuse le sont tout autant. La cabine pressurisée, de catégorie IV, positionnée à l’avant, soit à l’opposé du moteur, profite de faibles nuisances sonores. Un grand marchepied à l’arrière de la machine et un couloir le long de la cuve en inox facilitent l’accès au poste de conduite. D’un poids à vide de 17 t, le Falcon s’appuie sur quatre suspensions indépendantes à coussins d’air. La rampe, fabriquée par le spécialiste Pommier, est composée de deux parties fixées sur un impressionnant cadre central en acier mécano-soudé.

Les quatre buses permettent de pulvériser la même dose à l’hectare, même lors des variations de la vitesse d’avancement.

Les ailes planent au-dessus de la culture

« Sur mon exploitation, j’ai possédé différents automoteurs Matrot, dont un M 44, un Maestria, un Xenon… Mais ce qui me surprend le plus avec le Falcon, confie Jean-Michel Joppé, c’est la stabilité de sa rampe frontale. » Celle-ci pivote sur un axe en partie haute du cadre, maintenue par deux gros ressorts assistés par des amortisseurs. « En cabine, je règle la hauteur de travail souhaitée. Le terminal tactile offre trois modes de suivi du terrain, à savoir : sol, végétation et hybride. Des vérins hydrauliques pilotés selon les mesures de cinq capteurs à ultrasons assurent le suivi de la rampe, même lors des traitements à grande allure. »
Rampe de 52 m, cuve en inox de 8500 L, voie variable de 3 à 4 m et moteur de 380 ch : le Falcon en impose par ses dimensions.

Deux autres vérins, positionnés sous le châssis, limitent le fouettement des deux demi-rampes. Le poste de mise en œuvre prend place sur le côté droit du pulvérisateur, sous la cuve. Le bac d’incorporation, fixé sur un bras motorisé, s’abaisse au niveau du sol. Le pupitre de commande, à hauteur d’homme, se compose d’un boîtier muni d’un écran digital et de boutons pour gérer les fonctions (aspiration…). La régulation, signée du constructeur Matrot, se dote d’une pompe centrifuge à entraînement hydraulique.

« Grâce aux quatre buses qui équipent la rampe, la régulation, à pression constante, ajuste en continu le nombre de buses afin d’appliquer la même dose à l’hectare, indépendamment de la vitesse d’avancement. C’est très appréciable, surtout lorsqu’il faut lancer l’engin de 25 t à 20 km/h », précise l’agriculteur.

Une voie de 4 m dans les champs

La voie du Falcon, mesurant 3 m sur la chaussée, passe à 4 m au champ.

Le cadre frontal du châssis de la rampe et le gabarit de 3 m de large du Falcon facilitent les déplacements routiers.
« Ceci améliore la stabilité de l’engin dans les lignes droites et lors des demi-tours en fourrière. » En cabine, Jean-Michel Joppé actionne simplement un bouton pour passer d’une largeur de voie à l’autre. « Ce réglage hydraulique me permet également de m’adapter aux cultures en interrangs, telles que les betteraves, les pommes de terre ou les céréales à paille. »

Les quatre roues directrices facilitent et accélèrent les manœuvres en bout de parcelle. L’ensemble du pulvérisateur Matrot repose sur un châssis de type échelle, structuré avec des poutres en acier. À l’arrière prend place le moteur, un six-cylindres Cummins développant 380 ch. Monté longitudinalement, il entraîne une transmission hydrostatique. Les moteurs hydrauliques, placés dans chaque roue, assurent une motricité intégrale.

En cabine, Jean-Michel Joppé contrôle l’intégralité du Falcon du bout des doigts.
« Actuellement, le Falcon se chausse de roues en 480/70 R54, mais cela marque trop les champs. Nous allons le passer en 650 mm de large afin de répartir la charge sur une plus grande surface et limiter la compaction des sols en abaissant la pression de gonflage », se rassure Jean-Michel Joppé. « Pour travailler efficacement avec une telle largeur de rampe, il faut être équipé du guidage, chose que nous n’avons pas pour le moment. Mais nous allons l’équiper d’un système John Deere. Nous disposons uniquement du GPS pour les coupures des 18 tronçons. »
La pompe et le système de régulation signé du constructeur Matrot s’intègrent à hauteur d’homme sous le châssis en échelle du Falcon.

Une fois la démonstration à l’eau claire terminée lors de notre venue sur l’exploitation, l'agriculteur replie la rampe et repasse à une voie de 3 m.

« Sur la route, le repliage des ailes sur les deux côtés de la machine pénalise peu la visibilité. Je suis perché, ce qui me permet de voir loin et de dominer la chaussée. Les voitures se serrent assez facilement quand les conducteurs me voient arriver. Et puis, j’opère sur un rayon d’action de 10 km, sur mon exploitation et un peu à l'extérieur, dans le cadre de prestations. Les déplacements ne sont donc pas un problème », conclut Jean-Michel Joppé.

 

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