Comme a son habitude, John Deere profite du salon de l’électronique CES à Vegas pour dévoiler une version plus avancée de son kit d’automatisation des tracteurs. Cette seconde génération présentée sur le modèle 9RX embarque 16 caméras placées en « gousses » contre 12 auparavant. Cette disposition offre un triple recroisement des images, les caméras communiquent entre elles et sont reliées à deux processeurs VPU (Vision prossessor Unit) fournis par Nvidia plus performants. Cette augmentation du nombre de caméra et cette nouvelle disposition permettent à la marque au cerf d’augmenter en particulier la portée de la vision (25 m sur 360°) et améliorer la lecture de la profondeur. « Le fait de voir plus loin nous autorise à travailler plus vite (jusqu’à 19 km/h) et d’opérer des outils plus larges » explique Matthew Potter directeur de l’ingénierie robotique dans la vidéo de présentation. Ainsi, les tracteurs équipés sont capables de travailler en autonomie totale toute l’année avec des outils de travail du sol, au transbordeur en passant par les semoirs.

Pour l’intelligence du traitement des images, John Deere pense aujourd’hui son algorithme suffisamment mature « nous avons, au cours des nombreux tests en conditions réelles, affronté tous types de problèmes rencontrés aux quotidiens. L’algorithme a enregistré un grand nombre d’obstacles dans de nombreuses conditions de travail. Aux balbutiements de la technologie, un simple insecte passant trop près des caméras la nuit aurait stoppé le tracteur. Grâce à l’apprentissage de l’intelligence artificielle, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les tracteurs en tests chez des utilisateurs fonctionnent bien » raconte Willy Pell directeur de Blue River Technology start-up spécialisée dans le machine learning racheté par John Deere en 2017 dans la même vidéo. Pour éviter pannes et déconvenues du système, l’américain explique avoir fait en sorte de solidifier les éléments électroniques ou de les avoir isolés un maximum des poussières, de l’humidité et autres facteurs aggravants, typiquement rencontrés par les tracteurs en conditions réelles. Ce kit est disponible pour s’installer sur les machines neuves mais également en rétrofit sur les tracteurs mis en circulation après 2020. De plus, la nouvelle disposition des caméras facilite la réparation et les interventions de remplacement des câbles auparavant longue et fastidieuse. Pour la surveillance, le chef de culture peut suivre l’évolution du tracteur en direct depuis son téléphone. “Il y a toujours de l’interaction avec l’humain. Il y en aura toujours, ne serait-ce que pour modifier les réglages. Elle se fait juste différemment, hors de la cabine, à partir d’un centre des opérations sur mobile » précise Willy Pell.
Au cours de cette même conférence des versions autonomes du tombereau 460 P-Tier à destination des carrières et des tondeuses à gazon font leur entrée au catalogue de la multinationale. Pour les tracteurs spécialisés, la marque installe un kit utilisant des capteurs Lidar sur sa série 5ML pour circuler dans les rangs et détecter les obstacles. Si le kit s’installe aujourd’hui sur un modèle diesel, John Deere annonce l’arrivée imminente d’un modèle de tracteur similaire entièrement propulsé par l’électrique.


