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Trois techniques de semis de maïs qui se démarquent ETA Hervé Lemoine : un seul semoir Pöttinger Aerosem pour céréales et maïs

Entrepreneur de travaux agricoles dans les Côtes-d’Armor, Frédéric Hervé sème chaque année environ 200 ha de céréales à l’automne et 140 ha de maïs au printemps avec le même semoir.

Frédéric Hervé, entrepreneur de travaux agricoles en Bretagne, s’est équipé en septembre 2018 d’un semoir Aerosem 4002 ADD de Pöttinger. Un modèle adapté à la fois aux céréales, en 12,5 cm d’écartement, et au maïs, avec deux rangs implantés côte à côte tous les 75 cm.

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Les modèles Aerosem de Pöttinger constituent une offre bien spécifique sur le segment de marché des semoirs. En effet, cette gamme à distribution mécanique et transport pneumatique est conçue sur la base d’un semoir à céréales standard. Mais le constructeur a prévu la possibilité de modifier assez facilement sa configuration pour l’utiliser différemment, notamment en semis de maïs. C’est ce qui a séduit Frédéric Hervé, gérant de l’ETA Hervé Lemoine, à Landéhen, dans les Côtes-d’Armor. L’entrepreneur a fait l’acquisition d’un modèle Aerosem 4002 ADD en 2018. Ce semoir de 4 m de largeur, non repliable, est équipé de 32 descentes au total, avec un écart de 12,5 cm entre les rangs. Il est monté en combiné sur une herse rotative Lion 4002 de la même marque. « La trémie centrale a une forme de pyramide inversée classique, avec un système de dosage à cannelures placé à la sortie, explique-t-il. Pour basculer en version maïs, il faut démonter deux grandes plaques situées dans les parois à droite et à gauche de la trémie, et les refixer à la verticale. Cela divise ainsi l’espace intérieur en trois compartiments. La partie centrale est utilisée pour l’engrais starter. Les deux trémies latérales servent alors au maïs. De chaque côté, le constructeur a en effet prévu cinq distributions individuelles monograines. »

Trois heures sont nécessaires pour passer de la configuration céréales à la version maïs. Dans l’autre sens, l’opération demande plus de manipulations et requiert pratiquement toute une journée. (© D.L.)
La trémie est ici en configuration de printemps (maïs). Les cloisons forment trois compartiments : l'un au milieu pour l’engrais starter, et les deux autres sur les côtés pour le maïs. (© D.L.)
Sous chaque trémie latérale prennent place cinq distributeurs monograines. (© D.L.)

Semis en quinconce

La polyvalence est une des spécificités de ce semoir puisque, avec ce principe, l’utilisateur dispose, sur la largeur, de dix éléments équipés de doubles descentes. Celles-ci peuvent être alimentées à la fois par la trémie centrale et par une des deux trémies latérales. En maïs, certains acheteurs optent ainsi pour un semis à 37,5 cm d’écartement. Pour sa part, Frédéric Hervé a préféré l’option Duplex Seed, qui consiste à rester à 75 cm d’entraxe mais sur deux rangs côte à côte. Les avantages sont multiples : le nombre de grains sur la ligne est divisé par deux, avec un plus grand écart entre les pieds. Le système de distribution de Pöttinger permet en outre de placer les graines en quinconce sur les deux rangs voisins. Ainsi, les plants se retrouvent décalés, ce qui limite la concurrence. Les deux lignes voisines étant espacées de 12,5 cm, l’interrang est réduit à 62,5 cm, contre 75 cm pour un semis classique. Cette zone centrale se voit donc couverte plus rapidement par les feuilles, et la pousse des adventices est contrôlée plus facilement. Pour faire de l’ensilage avec un bec de type Kemper, cette option ne change rien. Pas de problème non plus quand le maïs est récolté en grains, car, malgré l’écart de 12,5 cm entre les deux rangs, les plantes montent très facilement dans un cueilleur standard à 75 cm.« Les semences de maïs sont enfouies à une profondeur régulière, et les levées sont rapides, commente Frédéric Hervé. La distribution monograine possède un sélecteur pour éviter les doubles ou les manques. Je dispose aussi de contrôleurs de passage de graines sur chaque rang afin de vérifier que le flux correspond bien à mon réglage. Sur les deux rangs voisins, le positionnement en quinconce des pieds n’est pas toujours très régulier. C’est normal, car les distances à parcourir par les graines entre la distribution et la sortie du tube sont assez grandes. Les graines rebondissent sur les parois, et le temps de chute n’est pas toujours le même. Mais la répartition reste tout de même très bonne. »

En implantant le maïs sur un double rang séparé, la distance entre deux pieds d’une même ligne est doublée. À la clé : moins de concurrence et une couverture plus rapide du sol en interrang. (© Pöttinger)
La trémie centrale dispose d’un seul système de dosage à cannelures. Selon le produit employé (céréales, engrais starter…), l’opérateur change le doseur. (© D.L.)
Les dix descentes destinées au maïs sont équipées d’une double sortie au niveau de l’élément semeur, ainsi que d’un contrôle de passage des graines. (© D.L.)
L’ensemble du semoir est Isobus. Le chauffeur suit le travail et effectue ses réglages sur la console du tracteur. (© D.L.)

Roulettes plombeuses

L’enterrage des semences est toujours réalisé par les mêmes éléments à disques. Sur les rangs utilisés pour le maïs, l’entrepreneur installe en supplément des roulettes plombeuses métalliques qui servent à caler la graine au fond du sillon quand elle descend. Le changement de la configuration maïs vers les céréales s’effectue en trois heures environ. En revanche, pour le passage dans l’autre sens, l’entrepreneur table sur près d’une journée de travail. Il faut en effet installer et régler plus d’éléments. Chaque descente doit aussi être démontée pour être parfaitement nettoyée. Quand la trémie centrale est utilisée pour l’engrais starter, il faut alors changer le doseur à cannelures. Si ce semoir travaille sur 4 m de largeur en version céréales, seuls 3,75 m, soit cinq doubles rangs, sont vraiment utiles dans la configuration maïs. Une petite bande de terre est donc travaillée deux fois à chaque passage sur les extrémités, mais cela ne perturbe pas le fonctionnement global.

Dans la configuration maïs, les roues plombeuses à la sortie des descentes servent à stabiliser la graine dans le sillon. À l’usage, la régularité du semis est jugée plutôt bonne. (© D.L.)

Plantes compagnes

Dans l’absolu, ce semoir offre d’autres possibilités. Grâce aux trois trémies indépendantes, disposant chacune de leur propre système de distribution, certains agriculteurs l’emploient, par exemple, pour implanter plusieurs espèces en même temps, avec des plantes compagnes, soit sur les mêmes rangs, soit en alternance. La tête de distribution de la trémie centrale est motorisée, le chauffeur peut donc choisir comme il le souhaite les descentes à alimenter ou non. Pour le moment, le constructeur n’a pas prévu d’option microgranulateurs qui pourrait s’ajouter en complément, mais le sujet est à l’étude. Certains concessionnaires se sont déjà penchés sur la question et en installent à la demande de leur clientèle. L’Aerosem peut aussi être placé sur un outil de préparation à doubles disques dénommé « Fox ». Avec ce matériel, Pöttinger propose une solution davantage tournée vers les itinéraires simplifiés sans labour, ou pour le semis de couverts. « Actuellement, je sème environ 200 ha de céréales à l’automne avec cet appareil et 150 ha de maïs au printemps, précise l’entrepreneur. Mes clients sont très satisfaits du résultat et, si certains étaient méfiants au départ quant à la qualité du semis, ils ont vu depuis que les résultats étaient tout à fait comparables à ceux d’un monograine standard. Et c’est bien cela qui compte ! »

 

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