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Grosse installation de traite « La traite traditionnelle nous permet de rester au contact de notre troupeau »

Le manège rotatif de marque GEA, installé au bout du bâtiment d’élevage, accueille 32 vaches en traite par l’arrière.

Lors de la construction du bâtiment réservé à la production laitière en 2009, les associés du Gaec familial Girard-Clerc ont fait le choix d’un équipement de traite de type manège rotatif. Cette solution offre un rendement moyen de 130 vaches à l’heure et permet aux éleveurs d’assurer la traite des 210 montbéliardes en moins de deux heures.

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« Les deux traites quotidiennes nous permettent de conserver un contact permanent avec nos vaches laitières. Nous profitons de leur passage dans le manège rotatif pour surveiller leur état, leur production et intervenir rapidement en cas d’infection », explique jean-Baptiste Girard, l’un des six associés du Gaec Girard-Clerc.
Jean-Baptiste Girard et ses associés ont préféré conserver une traite mécanisée en investissant dans un manège plutôt que d'opter pour trois robots.

Située à Bay, dans la Haute-Saône, cette exploitation en polyculture-élevage d’une surface agricole utile (SAU) de 500 ha produit environ deux millions de litres de lait industriel avec un troupeau de 210 montbéliardes. Plus de la moitié de la surface est réservée aux prairies pour la récolte des fourrages secs ou humides, et au maïs ensilage. Les autres parcelles servent à produire des céréales, commercialisées ou autoconsommées. Pour l’atelier lait, le Gaec Girard-Clerc utilise un manège de 32 postes en traite extérieure de marque GEA. Ce dernier a une cadence théorique maximale de 192 vaches à l'heure en six révolutions. Dans la réalité, et quand les conditions sont idéales, les agriculteurs arrivent à passer 150 vaches en une heure. Mais, en moyenne, la cadence horaire avoisine les 130 vaches. Le matin, la traite débute à cinq heures. Les vaches quittent la stabulation aux logettes via les aires d’exercice sur caillebotis et se dirigent vers la large aire d'attente pour la traite. Un chien mécanique suspendu à un rail assure la bonne avancée des laitières vers le manège.

« Il nous faut deux heures pour assurer la traite, à deux personnes, incluant le passage du nettoyeur haute pression. Le soir, nous commençons vers 16 h 45, à trois personnes, ce qui nous permet de terminer avant 18 h 30. »
Après chaque traite, les éleveurs passent le nettoyeur haute pression pendant 20 minutes afin de maintenir les sols et la salle de traite propres.

Une réflexion à long terme

Un ou deux éleveurs assurent le nettoyage des mamelles. Une seule et même personne tire les premiers jets et branche les gobelets.

« Une fois que les vaches sont branchées, nous perdons le visuel durant toute la traite jusqu’au décrochage, indique François-Xavier Girard. Un écran de contrôle nous informe en cas de problème. En fin de traite, les trayons ne sont pas trempés, la sortie se faisant à l'opposé. C’est le gros inconvénient de ce système. Robotiser cette tâche est une solution, mais c'est un coût, et nous avons peu de recul sur ce système. »

Avant de se lancer dans ce projet, à la suite de la fusion de deux exploitations en 2008, les agriculteurs ont visité différentes installations de traite, en ligne et en manège intérieur ou extérieur. Après plusieurs retours d'utilisateurs, ils retiennent le roto en traite extérieure et décident de monter un bâtiment réservé uniquement à la production laitière.

Un associé nettoie la mamelle, tandis que le second tire les premiers jets et branche les griffes.
« Dans la réflexion, nous avons évoqué la traite robotisée, mais celle-ci, à investissement identique (220 000 € à l’époque), ne nous a pas convaincus. » Pour Jean-Baptiste Girard, le coût d’entretien d’un robot et sa durée de vie ne rivalisent pas avec le manège. « Notre roto a eu dix ans cette année, et il sera encore productif demain. Si nous étions partis sur une traite robotisée, nous serions contraints de renouveler l’équipement dans les années à venir. » Ce choix correspond aux attentes et aux besoins des associés. « Nous savons que la traite est gourmande en temps et en main-d’œuvre, reconnaît Jean-Baptiste Girard. Mais une fois qu’elle est terminée, nous pouvons nous consacrer à d'autres activités. Selon nous, un robot engage de la surveillance sur un ordinateur et oblige l’éleveur à passer du temps dans le bâtiment durant la journée. »
Le chien électrique repose sur des rails qui surplombent l’aire d’attente et avance automatiquement de 40 cm lorsque trois vaches entrent dans le roto.

Faible coût d’entretien

Le coût d’entretien de l’installation de traite du Gaec reste faible. Les manchons sont renouvelés tous les 15 mois. Au bout de deux ans, les trois membranes des 32 compteurs à lait ainsi que les deux joints de la pompe sont démontés et remplacés par des éléments neufs.

Le bâtiment en lamellé-collé compte 200 places aux logettes et cornadis. L'aire d'exercice repose sur caillebotis. Les couloirs d'alimentation sont répartis des deux côtés.
« Nous achetons nos consommables chez le même concessionnaire et, en cas de problème majeur, nous faisons appel à lui pour une intervention rapide », précisent les éleveurs.

La structure complète du bâtiment d’élevage de 3 500 m2 en « zéro pâturage » se dote d’une fosse de 3 000 m2 sur caillebotis formant l’aire d’exercice. Cette dernière est recouverte de tapis en caoutchouc pour le confort des animaux. Les 200 places aux logettes se parent de matelas sur lesquels se couchent les vaches laitières. À proximité, un silo couloir de grande capacité stocke les 70 ha de maïs ensilage. Les productrices reçoivent une ration complète aux cornadis répartis des deux côtés de la stabulation.

« En 2008, nous avons étudié le projet total (bâtiment + installation de traite) avec un prix de revient du lait inférieur à 300 € les 1 000 L, ou 4 500 € par vache. Aujourd’hui, nous sommes satisfaits de nos choix, malgré un marché en dents de scie et instable. »

REPÈRES

INSTALLATION DE TRAITE :

Production laitière : 2 millions de litres.

Manège GEA de 32 places en traite extérieure.

Rendement moyen : 130 VL/h.

Investissement roto : 220 000 € (en 2009).

Investissement chien mécanique : 30 000 €.

BÂTIMENT EN LAMELLÉ-COLLÉ SANS POTEAU :

200 places aux logettes.

3 000 m3 de fosses sous caillebotis.

3 000 m3 de silo à maïs.

Coût du bâtiment d’élevage complet + silo : 4 500 €/vache.

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