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Elevage Biologique  « J’élabore à la ferme mes fromages au lait biologique »

L’exploitation se situe à proximité des pâturages de l'éleveur, lequel dispose d’un minimum de matériels.
L’exploitation se situe à proximité des pâturages de l'éleveur, lequel dispose d’un minimum de matériels.
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Il y a deux ans, Nicolas Grymonprez, originaire de Seine-et-Marne, a décidé, avec sa femme, de reprendre une ferme d’élevage bio située au nord de Provins. Il apprécie de produire son lait et de confectionner lui-même ses fromages pour les vendre en direct, afin d’aller au bout de sa démarche. La Ferme Sainte-Colombe exploite 100 ha, dont 60 ha en pâture et le reste en culture.

La Ferme Sainte-Colombe, située à Saint-Mars-Vieux-Maisons (Seine-et-Marne), bénéficie du label « agriculture biologique » depuis 2002. À la tête d’un troupeau de 35 vaches laitières de race montbéliarde, Nicolas Grymonprez transforme 95 % de sa production à la ferme grâce à un laboratoire, et les 5 % restants sont vendus à la laiterie. « N’ayant pas accès à une laiterie biologique dans mon secteur, je n’ai pas intérêt à vendre mon lait, valorisé au même prix que les élevages conventionnels. Sur mes prairies, je n’ai pas le droit d’apporter d’engrais de synthèse. Pour compenser, j’épands de la fiente, qui doit respecter certains critères pour intégrer mes pâtures. J’apporte également à mes prés le fumier produit par mes vaches durant l’hiver », explique l’éleveur.

Nicolas Grymonprez, à la tête d’un troupeau de 35 montbéliardes, produit et transforme 95 % de son lait à la ferme.

Le 100 % herbe limite la mécanisation

Les 35 montbéliardes de l’exploitation sont en pâturage les trois quarts de l’année. « À mon arrivée sur l’exploitation, je pouvais faire brouter mes vaches sur 100 ha. Avec mon système actuel de pâturage par paddocks, mes vaches ont besoin de moins de surface pour trouver de la nourriture. Je divise, par exemple, une prairie de 10 ha en petits espaces de 0,4 ha, sur lesquels mon troupeau reste 24 heures. Cela permet aux montbéliardes de manger une herbe au bon stade, sans la détériorer. Grâce à cette organisation, je valorise l’intégralité du pré de 10 ha. J’ai aussi décidé de passer 40 ha de pâture en culture. Avec la paille de céréales pressée, j’assure une autonomie à l’étable pour passer l’hiver sans inquiétude », affirme Nicolas Grymonprez. Ce dernier travaille avec un système à 100 % en herbe, limitant les charges de mécanisation, par comparaison avec de l’ensilage de maïs par exemple. La ferme requiert ainsi un minimum de mécanisation et a recours à un prestataire pour les opérations de protection et de récolte des cultures. « Je fais également appel à un entrepreneur pour presser mon foin. Pour qu’il ait la possibilité d’effectuer le chantier, il doit respecter trois critères. L’ETA évalue d’abord le risque de contamination de mon foin bio par son outil. Elle respecte ensuite une procédure de nettoyage de l’appareil. Elle doit enfin me fournir un document signé indiquant qu’elle respecte bien ces conditions », indique l'éleveur.

Grâce au pâturage tournant, l’agriculteur réduit les interventions dans ses parcelles, donc ses coûts de mécanisation.

Pas d’OGM pour les ferments

« L’aspect biologique affecte également mon troupeau et le laboratoire. Pour mes vaches, je suis limité à trois traitements pharmaceutiques par animal et par an. En moyenne sur le troupeau, j’administre 0,5 traitement à mes vaches. À la fromagerie, pour respecter les critères du label, je dois utiliser des ferments non ionisés et non OGM. De même, nos produits de nettoyage doivent être conformes aux normes en vigueur. » La ferme emploie un fromager. Ce dernier élabore différents produits, tels que la tomme, des fromages frais, du brie, du coulommiers, de la crème fraîche et de la faisselle. L’agriculteur profite de contrats avec Biocoop, La Ruche qui dit Oui ! ou encore des restaurateurs. À l’avenir, il aimerait agrandir son troupeau. « Avant d’arriver sur la ferme, je ne connaissais que l’agriculture conventionnelle. Aujourd’hui, après deux ans et demi sur l’exploitation, je me rends compte que le biologique est un système qui me plaît », conclut Nicolas Grymonprez.

 

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