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Pulvérisation  La pulvérisation ciblée : Atteindre la cible avec précision

L’utilisation simultanée de l’algorithme et des informations relevées par les capteurs sur la rampe permet de réduire significativement la dose d’herbicide, de l’ordre de 70 à 80 % selon les marques.
L’utilisation simultanée de l’algorithme et des informations relevées par les capteurs sur la rampe permet de réduire significativement la dose d’herbicide, de l’ordre de 70 à 80 % selon les marques.
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La pulvérisation ciblée analyse, décide et traite avec précision les adventices présentes sur sol nu ou cultivé. Pour y parvenir en temps réel, la rampe du pulvérisateur s’équipe de capteurs en imagerie qui scannent la surface de la parcelle. Le calculateur analyse les informations reçues et pilote le ou les buses afin de pulvériser uniquement les zones à traiter. La promesse de cette technologie devrait optimiser nettement la réduction des IFT et apporter une réponse à la norme Écophyto.

Injecter un herbicide en touchant uniquement la cible « adventice », telle est la solution proposée par la technologie de la pulvérisation ciblée. Plusieurs constructeurs se lancent dans ce système : John Deere, Amazone, Kuhn ou encore France Pulvé sous les marques Berthoud avec le sniper, Exxact Robotics et Agrifac. Tous n’utilisent pas exactement les mêmes capteurs, mais la technique reste néanmoins la même et doit permettre de baisser significativement les indicateurs de fréquence de traitements phytosanitaires (IFT) et la dose de produit de traitement à l’hectare, estimée entre 70 et 80 % selon les marques. Pour des raisons de rentabilité, cette technologie équipe plutôt des matériels traînés ou automoteurs sur des rampes de 36 m voire plus.

Équipant les machines Berthoud et Kuhn, le capteur proposé par Carbon Bee utilise les ondes électromagnétiques, de type RGB infrarouge ou hyperspectral, et dispose d’un gyroscope et d’un GPS.

Deux types de capteurs

Pour détecter les mauvaises herbes, les firmes utilisent toutes des capteurs en imagerie fonctionnant sur l’intelligence artificielle par réflexion du spectre lumineux de la chlorophylle des adventices. Ces capteurs sont montés sur la rampe et balayent toute la surface du sol. Il en existe deux types : RGB infrarouge ou multispectral, voire hyperspectral. Dans le premier cas, chaque porte-buse se dote d’un capteur RGB (rouge, vert, bleu) affichant des ondes électromagnétiques de 450 à 700 nanomètres, équivalant à la lecture de l’œil humain. La vitesse maximale est alors limitée entre 12 et 15 km/h. Le capteur hyperspectral bénéficie d’une analyse plus précise avec des ondes électromagnétiques de l’ordre de 300 à 1 000 nanomètres, et reconnaît jusqu’à 10 verts différents en traitant 256 bandes lumineuses.

Le capteur Carbon Bee installé sur la rampe offrira à l’avenir la modulation de dose de l’azote par lecture de la biomasse NDVI via une cartographie.

C’est le cas du système Sniper de Berthoud, fourni par Carbon Bee. Les capteurs sont espacés de 3 m sur la rampe et scannent le sol selon un angle de 45° à une distance de 4 m devant les buses. Dans les deux cas, ces capteurs ou caméras ont la capacité de dissocier une adventice sur sol nu, soit vert sur brun, ou dans une culture en place, soit vert sur vert.

Le capteur scanne et analyse le sol afin de remonter les informations sur les mauvaises herbes, de jour comme de nuit.

Analyse des images et pilotage

Derrière, un calculateur analyse et traite, en un laps de temps de l'ordre de la milliseconde, les données relevées par les caméras et pilote l’ouverture des buses via leur électrovanne. Le système reconnaît les adventices même au stade précoce et envoie une dose d’herbicide sur les seules zones « contaminées ». En utilisant des seuils de déclenchement des traitements, le contrôleur électronique pulvérise uniquement là où les adventices ont un impact réellement négatif dans la gestion de l'enherbement. Il s’appuie pour cela sur des consignes d’action basées sur un algorithme prédéfini, corrélé aux relevés en temps réel par les capteurs. L’algorithme est paramétré avec l’aide de sociétés externes (Corteva, Bayer, BASF…) qui enrichissent le calculateur par des bases de données d’information de la réflexion lumineuse pour un large panel d’adventices ainsi que pour les cultures en place.

 

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