Déneigement des routes ETA Lonchampt T.P.A.F. : des tracteurs transformés en chasse-neige
Retour cinq ans en arrière, où nous étions allés à la rencontre de l'ETA Lonchampt T.P.A.F. dans le Haut-Doubs. Mathieu Lonchampt, gérant d’une ETA dans le département du Doubs, assure ce service au volant d’un tracteur Fendt 936 spécialement modifié pour accueillir une étrave GM3 de 1 400 kg.
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Quatre heures du matin, le réveille sonne ! Dehors, le thermomètre affiche - 5°C dans la combe de Mouthe (Haut-Doubs), le village le plus froid de France. Mathieu Lonchampt fait chauffer les moteurs de ses quatre tracteurs, chacun attelé d’une étrave, avant de partir déneiger plusieurs kilomètres de route. Ce jeune entrepreneur, aidé de son père et de deux salariés, assure la permanence en déneigement sur cinq villages autour du siège de l’entreprise, à Sarrageois dans le même département. Tandis que les flocons tombent par milliers, le manteau blanc recouvre déjà la chaussée d’une couche de plusieurs dizaines de centimètres.
Il repose au sol sur une base d’usure en acier Hardox et travaille sur une largeur de plus de trois mètres. Son poids, de 1,4 t, renforce l’agressivité du raclage en présence d’une couche de glace sur le bitume. Les volets galbés, de 1,70 m de haut à leur extrémité, projettent la neige au-dessus des bourrelets.
Les tracteurs de la flotte de son entreprise, spécialisée dans le broyage de pierres et forestiers, dépassent souvent les 300 ch. Ils permettent de pousser des grandes quantités lors du déneigement des parkings et de confectionner des gros tas.
De solides modifications
La particularité d’une étrave convertible, comme celle de Mathieu Lonchampt, réside dans sa polyvalence. Pour déposer la neige d’un côté ou de l’autre de la chaussée, les volets pivotent hydrauliquement via une cinématique de type compas.
La GM3, attelée au relevage avant du 936 Vario, se pilote aisément depuis le poste de conduite. Elle requiert trois distributeurs double effet, dont un pour la monté et descente de l’étrave, et les deux autres pour animer les volets. Le tracteur reçoit plusieurs modifications, à commencer par l’attelage frontal. Afin de limiter le porte-à-faux sur l’avant, il abandonne ses traditionnels bras de relevage au profit d’une armature mécanosoudée, dotée de crochets semi-automatiques. Ce montage forme un attelage à trois points plus court et plus robuste que le relevage d’origine. L’étrave se fixe sur ce dernier à l’aide d’une plaque communale normalisée Setra. Pour supporter les contraintes liées aux éventuels chocs engendrés par le passage d’un ralentisseur ou la rencontre malencontreuse avec un trottoir, le relevage bénéficie d’un renfort au niveau de son articulation. Une structure en acier, formée d’un longeron d’une section de 200 x 40 mm, traverse tout le soubassement du tracteur. Elle est fixée à l’axe de pivotement du relevage avant et rejoint l’attelage arrière.
Pour le suivi du sol, le cadre oscillant du châssis permet à l’étrave de suivre les dévers de la chaussée. Sur le train avant, des pneumatiques de tailles 480/80 R38, à sculpture à damiers, remplacent les roues à profil agraire. Leur crampon reçoit des clous en acier intégrés à l’aide d’une perceuse. Leur gonflage à l’eau apporte de la stabilité et équilibre l’ensemble lorsque la lame repose sur la route. Si les routes sont verglacées, l’entrepreneur monte, en plus, des chaînes à l’avant. Les pneus agraires arrière, cloutés eux aussi, évitent à l’ensemble de partir en glissade, surtout dans les virages serrés.
Sur les belles routes, le chasse-neige évolue à des vitesses au-delà de 20 km/h, entrainant une usure rapide de la lame, engendrée par le frottement du bitume sur l’acier.
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