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Machinisme de demain, un défi humain !  D’ici 2030, près de 15 000 postes à pourvoir dans le domaine du machinisme

D’ici 2030, près de 15 000 postes à pourvoir dans le domaine du machinisme
(©Campus des métiers et qualifications en agroéquipements de Bourgogne – Franche-Comté)
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Le secteur de l’agroéquipement en France emploie environ 160 000 personnes. D’ici à 2030, il aura besoin d’au moins 11 000 paires de bras supplémentaires. Comment la filière prépare-t-elle la formation et la montée en compétences de ses futurs employés ?

1 500, c’est le nombre de postes vacants à l’heure actuelle dans le secteur de la fabrication, de la distribution et de la maintenance des équipements agricoles. Et celui-ci devrait être multiplié en moyenne par dix d’ici 2030.

Pour éclaircir les besoins et sur les actions à mettre en place, le syndicat des constructeurs (Axema) s’est associé au Campus des métiers et qualifications en agroéquipements de Bourgogne – Franche-Comté, à l’association de promotion des métiers de l’agroéquipement (Aprodema), au distributeur AgroRhin, à l’association Rev’Agro ainsi qu’aux constructeurs Claas et John Deere pour demander une enquête auprès du cabinet de conseil Terre d’Avance. Menée grâce au soutien financier de l’État dans le cadre du plan France 2030, ses résultats ont été publiés en novembre 2022 avant d’être présentés au printemps aux ministères de l’Agriculture et de l’Éducation nationale.

Repenser les cursus

Il ressort de l’étude que 160 000 personnes exerceraient une activité dans le machinisme agricole. La plus grande partie (105 000) est employée en tant que chauffeurs d’ETA, de Cuma ou d’exploitations agricoles. Le reste participe à la fabrication (18 000), au commerce (20 000) et à la maintenance des machines (17 000). L’ensemble de ces métiers est confronté à un vieillissement de ses effectifs, malheureusement non renouvelés. En parallèle, de nouveaux jobs fleurissent qui mobilisent des compétences en data, robotique et électronique embarquée. Des responsables transversaux sont aussi recherchés pour proposer une synthèse des expertises aux clients. En tout, ce sont entre 11 000 et 18 000 postes à pourvoir d’ici 2030.

« Cette synthèse a mis en évidence la nécessité de faire évoluer nos cursus et nos diplômes pour répondre aux attentes des constructeurs et des concessionnaires », présente Didier Carmien, directeur opérationnel du Campus des métiers et des qualifications Agroéquipements à Vesoul.
Pour cela, les établissements scolaires vont avoir besoin du soutien de l’État. « Notre objectif est de débloquer 4 millions d’euros sur cinq ans afin de repenser les parcours existants, d’en créer de nouveau et de communiquer sur nos métiers auprès des collégiens et lycéens de filières générales », poursuit le directeur opérationnel.

Valoriser un Bac + 3 professionnalisant

Si le BTS reste le niveau idéal pour former les futurs techniciens et commerciaux, la profession a émis le souhait de recruter des étudiants à Bac+3 spécialisés dans les nouvelles technologies. En effet, les nouveaux métiers demanderont de solides bases en sciences dans des domaines variés : cartographie, télématique, données GPS, paramétrage, data etc.

« Nous sommes actuellement en réflexion avec l’IUT de Chalons sur Saône et l’institut Agro-Dijon », précise Didier Carmien. Expérimenter des nouveaux dispositifs bac +3 est une volonté partagée par ministère de l’agriculture. 

Former les enseignants

Créer de nouvelles filières c’est bien, mais encore faut-il trouver des étudiants et disposer de professeurs !

« La communication est vraiment le nerf de la guerre, insiste Didier Carmien. Demain, nous souhaitons que les élèves soient informés dès le primaire ou le collège sur les métiers de l’agriculture et leurs débouchés. »

Des nouveaux emplois pourraient être créés par le Campus des métiers pour soutenir ces initiatives.

« Nous souhaitons également ouvrir trois postes de formateurs itinérants. Leur rôle serait d’assurer une veille sur les avancées techniques et technologiques pour les partager ensuite avec leurs collègues », conclut le directeur opérationnel.

L’ensemble des initiatives proposées sont en cours de discussion. Si le projet est retenu, il pourrait débuter en 2024.

 

 

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