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Essai tracteurEssai John Deere 5100R, L’américain des cours de ferme (partie 1)

Essai John Deere 5100R, L’américain des cours de ferme (partie 1)

Le 5100R de John Deere pourrait s’imposer comme une référence dans le domaine des tracteurs d’élevage. Son look travaillé tranche avec les précédentes générations et les séries de milieu de gamme. Il bénéficie d’un équipement digne de ses grands frères destinés aux plaines de cultures. Nous l’avons confié à notre essayeur qui livre ses impressions sur ce modèle venu de l’autre bout du monde.

La série 5R de John Deere tire les traits de son design d’un certain tracteur de forte puissance de la maison, ne trouvez-vous pas ?  L’une des raisons de cette similitude réside sans doute dans sa provenance. Le constructeur a chargé son usine d’Augusta, aux Etats-Unis, de concevoir et fabriquer cette nouvelle tête de proue de la gamme élevage. D’où une certaine ressemblance avec les grands 7R. A bord, l’american touch se ressent dès l’installation au poste de conduite. La colonne de direction descend devant le conducteur à l’aide d’une pédale, comme dans une cabine d’automoteur. Et là, un autre changement majeur, le tableau de bord a disparu du champ de vision. Il a migré vers le montant à droite du pare-brise monobloc. Le gain de place obtenu donne l’impression de conduire un modèle de plusieurs centaines de chevaux.

La suspension du chargeur, associée à celle du pont avant à bras indépendants, procure un certain confort sur les chemins irréguliers.

Ce sentiment est renforcé par la silhouette en taille de guêpe du châssis. Le capot effilé plonge vers l’avant en s’élargissant. Si ce coup de crayon confère au tracteur un profil élancé, il permet surtout un angle de braquage accru, obtenant un diamètre de giration de 9,80 m. Le châssis étroit bénéficie d’une conception similaire à celle des 7R, avec l’intégration d’un bâti porteur du porte-masses jusqu’à l’avant de la boîte de vitesses. Les efforts imposés par la présence d’un chargeur frontal ou un relevage avant ne contraignent pas le bloc moteur. En contrepartie, la hauteur du châssis ne permettait pas l’installation d’un pont avant rigide suspendu. Le constructeur a alors opté pour un essieu articulé, dont chaque roue repose sur un parallélogramme. Des vérins hydrauliques et des boules d’azote assurent la suspension de chaque côté. Ils ajustent également la hauteur du véhicule sur commande du conducteur. Pratique pour faciliter l’attelage d’une masse.

 

Fiche technique du John Deere 5100R
Moteur John Deere Power Systems, 4 cyl., 4,5 L
Puissance maximale annoncée (ch 97/68/CE) 109 ch
Transmission semi-powershift Command8
Hydraulique  pompe load sensing 114 L/min
Empattement  2 250 mm
Poids à vide 4 300 kg
Capacité de relevage arrière 5 000 kg

« Le confort à la hauteur de sa réputation »

Dans les mains de Serge Guinet, agriculteur installé à Chouzelot, dans le Doubs, le John Deere s’ébroue et s’élance, tractant une benne Joskin d’un poids total de 12 t. Les côtes de notre parcours montagnard mettent à rude épreuve l’automatisme de transmission. Le 5100R sillonne les 8,5 km en 26 min 03 s. Il a consommé pour cet exercice 4,53 L de GNR, soit une moyenne de 10,4 L/h ou 53,7 L/100km. Notre essayeur juge la conduite intuitive en mode automatique. Il n’a qu’à appuyer sur la pédale d’accélérateur pour solliciter la transmission qui adopte le bon rapport à un régime moteur adapté. Lors de la prise en main, nous avions commuté l’Auto Clutch sur actif. Ce mode débraye la transmission lorsque les pédales de frein sont enfoncées. Il s’avère pratique pour les travaux au chargeur frontal. Cependant, nous avons omis de le désactiver avant de nous élancer sur la route. Serge Guinet a eu la mauvaise surprise de se retrouver en roue libre dès le premier freinage.

En descente, le John Deere a montré une capacité de retenue satisfaisante.
« Cet automatisme devrait se désactiver au-delà d’une certaine vitesse », estime-t-il. Après ce premier atelier, il livre ses impressions sur la prise en main du 5100R. « L’automatisme de transmission est pratique, juge-t-il. En mode manuel, une double impulsion sur le levier engage directement la gamme supérieure ou inférieure. Côté confort, je trouve ce tracteur à la hauteur de la réputation de la marque. A son bord, le sentiment de sécurité est là. Malgré la taille de la benne, je n’ai pas eu l’impression de perdre le contrôle du convoi. La visibilité s’avère excellente. Elle est renforcée par les rétroviseurs à grand angle. Le tableau de bord placé dans le montant avant ne gêne pas et rend les informations essentielles lisibles en un coup d’œil. »

 

Les mesures lors des trois trajets routiers
Données moyennes des trois répétitions John Deere 5100R Moyenne de la catégorie
Temps pour gravir la côte de 500 m (8,5 % de pente) - départ arrêté 00:02:18 00:02:14
Temps pour gravir la côte de 600 m (5,5 % de pente) - départ lancé 00:01:34 00:01:30
Temps total 00:26:03 00:24:13
Consommation GNR totale (L) 4,53 4,48
Consommation GNR moyenne (L/h) 10,45 11,14
Consommation GNR moyenne (L/100 km) 53,71 53,02

Le joystick tombe sous la main

Nous avions planifié pour cet essai l’épandage de fumier en attelant les tracteurs à un modèle à caisse étroite et table d’épandage. Cependant, les conditions météos ne nous ont pas permis d’accéder aux parcelles. L’essai s’est donc poursuivi par une session de manutention à l’aide du chargeur frontal. L’accroche de ce dernier sur le tracteur s’avère assez simplement. Le verrouillage des pièces de soutien s’opère automatiquement lorsque celles-ci sont en place. Il ne reste qu’à connecter le multicoupleur hydraulique et à replier les béquilles. Muni d’une benne multifonction, le John Deere s’élance dans la fumière de la stabulation. Il se montre coupleux. Le régime moteur augmente automatiquement lorsque le chargeur sollicite une fonction hydraulique. Le degré de réactivité s’ajuste dans le terminal. L’Auto Clutch débraye la transmission lors de l’appui sur la pédale de freins et immobilise le tracteur. Le joystick de commande du chargeur tombe sous la main, au bout de l’accoudoir. L’interrupteur à bascule positionné sur sa face avant dirige la troisième fonction hydraulique. Il rend possible l’utilisation de celle-ci en même temps que de la deuxième voie. Ainsi, l’utilisateur peut caver le godet et fermer le grappin en même temps. Opération inverse au déchargement. Cette caractéristique rend le 5100R plus productif lors des cycles soutenus de manutention, au chargement d’un épandeur par exemple. Un  point de sécurité important sur un tracteur  sollicité dans une ferme d’élevage : le marchepied. Au quotidien l’agriculteur monte et descend de nombreuses fois de sa cabine.

La visibilité s’avère satisfaisante lors des travaux de manutention avec le chargeur frontal.
Serge Guinet détaille : « L’escalier est bien positionné et incliné. Ceci rend son utilisation confortable. En revanche, les portes de cabine paraissent un peu étroites, en particulier au niveau du seuil. En revanche, le siège passager rabattable facilite la circulation jusqu’au poste de conduite. La colonne de direction s’abaisse d’un simple appui sur la pédale centrale. »

A l’arrière du 5R, le relevage jouit d’une force maximale de 5 t, dont 3,1 t sur toute la course. En option ces valeurs atteignent respectivement 5,7 t et 3,6 t. La prise de force s’enclenche électriquement depuis la cabine ou depuis les ailes arrière, conformément aux exigences de la Mother Regulation. Un levier mécanique sélectionne un régime parmi les trois proposés : 540, 540 Eco et 1 000 tr/min. L’acquéreur peut également opter pour le régime 1 000 Eco, mais doit alors abandonner l’un des trois autres.

« Le sélecteur placé derrière le siège est difficile à atteindre. Par contre la commande d’activation électrique tombe sous la main sur la console » détaille l’essayeur.

Celui-ci termine l’essai en examinant les points d’entretien. Il estime la jauge à huile moteur et les différents filtres facilement accessibles, en particulier celui dédié à l’huile. Il aime moins la jauge du fluide de transmission placée à gauche du pont arrière, entre la trompette et la cabine.

 

Essai du Case IH Luxxum : https://www.materielagricole.info/essais-comparatifs/article/721333/essai-du-tracteur-case-ih-luxxum-120-le-couteau-suisse-autrichien

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