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Essai tracteur  JCB Fastrac 8330, un tracteur so british (partie 1)

JCB Fastrac 8330, un tracteur so british (partie 1)
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L’arrivée, en 2015, du 8330 en tête de la gamme Fastrac de JCB marque l’introduction d’une nouvelle cabine et d’un design plus moderne. Ce remplaçant du 8310 profite du passage à la norme en vigueur Stage IV pour s’offrir 20 ch de plus que son prédécesseur.

L’image de tracteur destiné aux longs trajets routiers colle à la peau du JCB Fastrac. Pourtant, cette nouvelle mouture, dévoilée en 2015, ambitionne clairement de s’imposer comme une bête de somme dans les champs.

La cabine, en position centrale sur le châssis, bénéficie de larges surfaces vitrées garantissant une bonne visibilité.

Animé par le bloc Agco Power à six cylindres de 8,4 L, notre modèle 8330 d’essai, le plus puissant de la gamme du constructeur britannique, bénéficie d’une gestion de son régime inspirée des engins de travaux publics. Ainsi, lorsqu’aucune commande n’est sollicitée, le ralenti chute à 650 tr/min, plus économe en carburant. Sous l’impulsion du conducteur, le moteur atteint automatiquement 1 000 tr/min. Celui-ci anime une transmission à variation continue Vario ML 260, également d’origine Agco. Cette boîte propulse le Fastrac à la vitesse maximale de 65 km/h, puisque ce tracteur bénéficie de l’homologation T1b en France – le conducteur étant cependant censé respecter la limitation de vitesse fixée à 40 km/h. L’obtention de cette certification impose l’adoption de quatre freins à disques à doubles étriers.

La largeur hors tout de 2,73 m autorise le Fastrac à circuler sur les chemins et les petites routes sans difficultés.

Le système de freinage accède également au dispositif d’antiblocage ABS avec trois circuits distincts pour chaque roue arrière et le train avant. Dans les mains de notre essayeur, Médéric Chaussebourg, le JCB a subi deux épreuves : l’une en tractant, sur un parcours routier, une benne Gourdon chargée de sable, et l’autre au champ, attelé à un déchaumeur Väderstad TopDown de 5 m.

Confortable en toute sécurité

Le Fastrac se distingue d’un tracteur standard par sa suspension intégrale. L’essieu avant reçoit deux ressorts dans lesquels prennent place des amortisseurs. À l’arrière, des vérins hydrauliques conjugués à des boules d’azote assurent la même tâche. Cette conception autorise la correction d’assiette automatique.

La pression des pneus était ajustée à 1,2 bar à l’avant et à 0,9 bar à l’arrière, avec un lestage frontal de 1,7 t et une masse de 900 kg sur la sellette.

« La cabine s’avère spacieuse et son accès est aisé, remarque le conducteur. Le poste de conduite propose toutes les commandes, idéalement placées, en particulier le levier de gestion de la transmission. Celui-ci impose un temps d’adaptation puisque l’inversion du sens de marche s’opère d’avant en arrière, alors que l’accélération et la décélération se modulent sur l’axe gauche-droite. » Sur le montant latéral, le terminal du tracteur propose une navigation intuitive grâce à des pictogrammes clairs. L’utilisateur peut ainsi sélectionner l’un des quatre modes de conduite : en gérant l’avancement à l’aide de la pédale ou du levier de transmission, en imposant si besoin un régime moteur fixe ou à la manière d’une boîte powershift. Seul le mode « pédale » dispose d’une gestion automatique du régime moteur afin d’adapter sa puissance à l’effort demandé.

Sur route, le JCB a démontré l’efficacité de sa suspension intégrale, malgré les irrégularités de la chaussée.

La benne Gourdon à trois essieux, attelée derrière le Fastrac, affichait un poids total de 30 600 kg. Le tracteur a abattu les 13,2 km de notre parcours relativement vallonné en 24 min 11 s (moyenne des trois trajets), soit à 32,7 km/h. Lorsque l’itinéraire a imposé des ralentissements et des arrêts, le JCB a procuré à son conducteur un sentiment de sécurité. « Le freinage est vraiment puissant, et la benne ne donne pas l’impression de pousser le tracteur, indique Médéric Chaussebourg. En descente, le convoi ne s’emballe pas. Par contre, l’attelage avec un anneau sur le piton transmet de violentes secousses. Une boule de type K80 serait probablement beaucoup plus confortable. » Ce tracteur ne dispose cependant pas d'un système de frein sur échappement, ni de ralentisseur spécifique. Bien qu'il soit possible de forcer la transmission à rétrograder, il s’avère difficile de ralentir efficacement sans solliciter les freins.

À l’aise sur tous les terrains

Le Fastrac ayant su démontrer ses capacités lors des essais sur route, nous l'avons ensuite testé, attelé à un déchaumeur Väderstad TopDown 500 de 5 m d’envergure, dans une parcelle de l’exploitation qui nous accueillait. Lesté d’une masse de 1,7 t sur le relevage avant et d’une autre de 900 kg sur sa sellette, le JCB a tracté ce déchaumeur, dont les dents travaillaient à une profondeur de 15 cm.

En cabine, un écran spécifique retransmet les images capturées par la caméra positionnée sur l’aile arrière du tracteur.

Au volant du tracteur, Médéric apprécie la suspension qui confère une réelle sensation de confort. « Les commandes hydrauliques s’avèrent faciles à utiliser pour relever l’outil lors des demi-tours. Lorsque les dents entrent à nouveau en terre, la transmission rétrograde avant que le moteur ne reprenne un régime plus élevé. Je trouve que le Fastrac manque un peu de reprise. » Le tracteur s’est montré capable de parcourir la parcelle de chaumes de maïs à une vitesse moyenne de 7 km/h. La suspension intégrale a permis de limiter le patinage.

Le terminal du tracteur, dont la prise en main se montre intuitive grâce aux pictogrammes, regroupe un grand nombre de paramètres.

La conduite en mode « D », correspondant à la modulation de la vitesse d’avancement par la pédale d’accélérateur, laisse l’automate gérer lui-même le régime moteur. À l’inverse, en mode « M », permettant une gestion de la transmission avec le levier, c’est au conducteur de régler l’accélération du bloc Agco Power. Les économies d’énergie dépendent alors de la bonne exploitation de la courbe de couple offerte par ce six-cylindres.

 

L'essayeur
Médéric Chaussebourg apprécie le confort procuré par la large cabine et par l’ergonomie des commandes. Il juge la caméra nécessaire pour avoir une bonne visibilité sur l’attelage.

Le JCB Fastrac 8330 en chiffres

Moteur : Agco Power, 6 cyl., 8,4 L. Puissance maximale annoncée : 348 ch. Transmission : variation continue ML 260.

Hydraulique : pompe load sensing de 137 ou 178 L/min. Empattement : 3 140 mm. Poids à vide : 11 400 kg.

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