Souvenez-vous ! Il n’est pas si loin le temps où l’on n’osait pas imaginer qu’un tracteur standard, c’est-à-dire équipé de grandes roues à l’arrière et de petites à l’avant, puisse un jour franchir le seuil symbolique des 500 ch. Pourtant, en 2015, Fendt créait la surprise en dévoilant son 1050 Vario, dont le moteur développe 517 ch de puissance maximale. Le constructeur bavarois avait relevé le défi.
Moins de quatre ans après, il tire les conclusions de la première année de commercialisation des quatre modèles de la série 1000 Vario. Il en vend plus que prévu. Au-delà du monstre de puissance qu'ils incarnent, ces tracteurs véhiculent une certaine image de marque. Les entrepreneurs de travaux agricoles savent que ces colosses des champs font tourner les têtes. Ils n’hésitent pas à les personnaliser, avec des peintures spéciales ou des chromes. Mais, après tout, de quoi les 1000 Vario sont-ils vraiment capables ? Pour répondre à cette question, Fendt a mis à notre disposition un 1046 Vario, que nous avons testé fin octobre dans une ferme céréalière de la Vienne.
Un design soigné
Extérieurement, ce tracteur impose son esprit de compétiteur. Sa calandre monumentale, qui s’amincit en bas, ressemble presque à un visage. En haut de celle-ci, les feux effilés lui procurent un regard effronté, souligné par deux traits lumineux constitués de LED. La largeur totale de l’engin, de 3,1 m, impressionne. Une fois installé en cabine, Médéric Chaussebourg, notre essayeur, juge la visibilité sur l’avant limitée par le large capot.
Heureusement, une caméra, dissimulée dans l’emblème au cheval de trait, couvre l’angle mort devant la calandre. Notre modèle d’essai profite de l’option « poste de conduite inversé ». Celle-ci se concrétise par un support rotatif à 180° sur lequel se fixent le siège et la colonne de direction. Pour passer d’un sens de marche à l’autre, le volant et le tableau de bord se relèvent face au siège, avec l’assistance d’un ressort. Il suffit alors de faire pivoter l’ensemble et de repousser les commandes vers le bas. Ce dispositif impose la présence d’un tunnel d’une dizaine de centimètres de haut entre les pieds du conducteur.
Il tient ses promesses
L’essai du 1046 Vario se déroule en trois ateliers : le passage au banc de puissance, les tests sur route et les travaux au champ. Lors du premier, le tracteur développe une puissance maximale de 460 ch selon la norme OCDE, représentant la puissance disponible à la prise de force. Nous en avons profité pour mesurer sa consommation de carburant et le niveau de bruit en cabine. Vous retrouverez les courbes correspondantes dans la partie 3 de cet essai. Médéric Chaussebourg profite ensuite de l’attelage de la remorque pour prendre en main le Fendt. « La visibilité sur l’arrière est limitée, et les rétroviseurs sont bienvenus pour effectuer les manœuvres », commente-t-il.
La benne Gourdon à trois essieux emporte un chargement de sable, d’un poids total de 30,6 t. Le Fendt réalise trois tours sur le parcours de 13,2 km. La moyenne des trois temps de trajet s’élève à 23 min 36 s. Ceci représente une vitesse moyenne de 33,7 km/h. La consommation de GNR s’établit au même niveau que les autres protagonistes de cet essai. Notre conducteur analyse le comportement du tracteur : « Malgré le poids de l’ensemble, la suspension s’avère particulièrement efficace. En cabine, le confort perçu est très appréciable. Le ralentisseur sur échappement retient bien le convoi dans les descentes. Je n’ai presque pas touché à la pédale de frein. »
À l’aise dans les grands espaces
La dernière phase de l’essai du 1046 Vario se tient dans une parcelle d’environ 50 ha. Nous attelons un déchaumeur à disques et à dents Väderstad Top Down 500, de 5 m d’envergure. Pour cette opération, Médéric Chaussebourg pointe encore du doigt la difficulté à placer l’attelage exactement au bon endroit, en raison du manque de visibilité. Au travail, le tracteur sait tirer parti de la puissance offerte par son moteur. La transmission valorise le couple en le répartissant judicieusement entre les roues avant et arrière. Le Fendt évolue dans le champ à une vitesse moyenne de 10 km/h.
L’essayeur juge les commandes de relevage et des distributeurs hydrauliques simples à utiliser. « La position avancée de l’attelage par rapport aux roues ne facilite pas les demi-tours. En effet, les pneus touchent assez rapidement le timon du déchaumeur », regrette-t-il. Nous profitons de ce chantier pour tester le GPS Vario Guide intégré au terminal. Cet équipement se montre performant et facile à mettre en œuvre. « La navigation dans le terminal est intuitive et propose une multitude de fonctionnalités. J’ai notamment programmé des automatismes de bout de champ. À chaque demi-tour, je n’avais qu’à appuyer sur un bouton pour lancer la séquence. C’est vraiment appréciable », conclut Médéric Chaussebourg.
L'essayeur
