L’Arion 660 CMatic de Claas est désormais le plus puissant des tracteurs à grand châssis de la gamme. Né dans le bureau d’études du Mans (Sarthe), ce modèle a passé une batterie de tests entre les mains de la rédaction. Après un jour et demi d’essais en Poitou-Charentes, il tire son épingle du jeu.

La série des tracteurs Claas Arion 600 propose des puissances allant de 145 à 205 ch. Seul le modèle essayé par la rédaction, l'Arion 660 CMatic, comporte une surpuissance de 20 ch. La gamme inclut des versions à petit châssis, avec un moteur à quatre cylindres et un empattement de 2,54 m. Notre tracteur, lui, se définit comme le modèle haut de gamme de la série avec un long châssis, un empattement de 2,82 m et une masse de 8,6 t. Il intègre deux niveaux de finition, Cebis ou CIS+. Notre modèle d'essai bénéficie de la finition haut de gamme Cebis, qui inclut le terminal tactile Cebis Touch, de 12”, et le joystick CMotion. Dylan Brouillaud, l’essayeur du tracteur, commence par le parcours routier concocté par nos soins, comprenant des routes dégradées, des passages étroits en ville et quelques portions roulantes. Il attelle la benne Rolland 6835, homologuée à 40 km/h et chargée de 17 t de sable. Marjorie Clément, responsable produit chez Claas, adapte la pression des quatre pneumatiques Michelin Xeobib à 1,1 bar.

Le convoi s’élance sur le parcours routier de 13 km. Dès la sortie de la cour de ferme, une première descente nous attend. « Le frein moteur se révèle presque inexistant. Cependant, le freinage pneumatique du tracteur couplé à celui de la benne ralentit le convoi en toute sécurité. Les irrégularités de la route ainsi que les dos d’âne que j’ai traversés en ville se révèlent bien absorbés par la suspension du pont avant. Les longs trajets ne sont pas fatigants, la cabine se montrant silencieuse en plus d’être confortable », apprécie Dylan Brouillaud. Claas propose son Arion 660 uniquement avec la transmission à variation continue CMatic, quelle que soit la finition. « La gestion de la transmission s’effectue depuis le joystick multifonction CMotion. Il suffit de sélectionner le sens d’avancement et de pousser le levier. L’ergonomie de ce dernier permet de reposer le poignet », témoigne l’essayeur. La transmission possède trois plages de vitesse virtuelles programmables. Ces dernières se règlent depuis le terminal et se sélectionnent depuis le CMotion. Dans chacune de ces gammes, le conducteur peut définir une vitesse cible, activable depuis un bouton spécifique sur le joystick.

Une cabine spacieuse
Sur son Arion 660, Claas propose une cabine à quatre ou cinq montants, selon les préférences de l’utilisateur. Cette dernière est identique à celle des Axion 800 et 900. Le terminal tactile Cebis Touch, dont bénéficie notre modèle d'essai, autorise le réglage de nombreux paramètres du tracteur. « Le Cebis Touch est intuitif grâce à son code couleur permettant une identification rapide des éléments. J’apprécie également la rapidité de l’ordinateur quand je navigue d’onglet en onglet. De plus, le terminal s’équipe d’un capteur de luminosité d'écran qui s’ajuste en permanence », apprécie Dylan Brouillaud.

« Le pare-brise monobloc ainsi que la cabine à quatre montants offrent une bonne visibilité, poursuit notre essayeur. Les rétroviseurs réglables électriquement, dotés d’un miroir à grand angle, favorisent les manœuvres. » La cabine possède en outre de nombreux rangements, notamment un compartiment réfrigéré sous le siège passager permettant, par exemple, d'emporter un déjeuner. « Le poste de conduite est complet, mais les commandes sont dispersées sur le montant arrière droit, sur le passage de roues, en plus de l’accoudoir multifonction. Je regrette également que la première marche du marchepied soit un peu haute », indique Dylan Brouillaud.
Au champ sans masse
Avant de partir au champ, Marjorie Clément adapte à nouveau la pression des quatre pneumatiques du tracteur, cette fois à 0,8 bar. Grâce à l'équilibre de ses masses, de 50 %, l'Arion 660 CMatic ne requiert pas l'ajout d'un bloc frontal lorsque l'outil est attelé, la répartition s'avérant parfaite (40 % à l’avant et 60 % à l’arrière). « Comme de nombreux tracteurs, la visibilité sur le relevage arrière est aisée quand j’ouvre le carreau lors de l’attelage de l’outil. Avec la transmission réglée sur une petite plage de vitesse, l’approche se fait en douceur », apprécie Dylan Brouillaud. Notre modèle d'essai se voit attelé à un déchaumeur à disques indépendants Pöttinger Terradisc, en châssis semi-porté, d’une largeur de 5 m. « Lors de cette épreuve, le tracteur n’éprouve pas de difficulté avec l’appareil travaillant à une profondeur de 7 cm. Il emmène l’outil à une vitesse comprise entre 10 et 15 km/h, selon le relief du champ, affirme le jeune chauffeur. Sur le Cebis Touch, je peux enregistrer mes automatismes de fourrière à l’arrêt. Je vais dans le menu dédié, puis je sélectionne et place mes actions comme je le souhaite. Je peux séparer mes étapes par une distance ou une durée. Les séquences s’activent ensuite depuis le CMotion. Ce paramétrage s’avère particulièrement intuitif. » Lors de notre essai, le tracteur bénéficiait du guidage via une seconde console Claas S10, placée à la droite du conducteur. « La mise en route du GPS s’effectue depuis le joystick grâce à un bouton spécifique. Avec ce CMotion, je peux gérer toutes mes opérations facilement », constate Dylan Brouillaud. Le levier possède de nombreuses fonctions programmables, en plus des touches dédiées aux relevages, au guidage et au sens d’avancement. Le tracteur s’avère bien armé pour partir à l’assaut des grosses exploitations, puisqu’il propose d’enregistrer différents profils d’utilisateurs afin que chaque chauffeur puisse retrouver facilement ses propres réglages.
