Marché du machinisme agricole  Le ralentissement se confirme

De gauche à droite : David Targy, directeur des affaires économiques et internationales, Jean-Christophe Régnier, trésorier, et Damien Dubrulle, président d’Axema (Syndicat des acteurs industriels de la filière des agroéquipements et de l’agroenvironnement).
De gauche à droite : David Targy, directeur des affaires économiques et internationales, Jean-Christophe Régnier, trésorier, et Damien Dubrulle, président d’Axema (Syndicat des acteurs industriels de la filière des agroéquipements et de l’agroenvironnement).

Les ventes d'agroéquipements dans l'Hexagone ont battu un nouveau record en 2023. Mais la tendance qui a commencé à se dessiner l'an dernier se confirme : un tassement est attendu en 2024 et probablement aussi en 2025. .

Le chiffre est encore provisoire, mais selon les estimations d’Axema, le marché français des agroéquipements a battu un nouveau record en 2023. Le Syndicat des acteurs industriels de la filière des agroéquipements et de l’agroenvironnement l’estime à 9,115 milliards d’euros (Md€). Avec 8,175 Md€ en 2022 et 7,15 Md€ en 2021, la France sort d’un cycle de trois années record. « Entre 2022 et 2023, la progression est de 11,5% en valeur, mais seulement de 3,5% en volume », détaille toutefois David Targy, directeur des affaires économiques et internationales à Axema. L’année 2023 a été particulièrement favorable aux ventes de pulvérisateurs traînés (+45%), pulvérisateurs automoteurs (+35%), moissonneuses-batteuses (+6,6%), tracteurs standards (+4,2%), chargeurs télescopiques (+3,7%). D’autres secteurs ont été davantage à la peine : ensileuses automotrices (-28%), semoirs (-20,1%), presses à balles rondes (-16,8%), tracteurs vignes & vergers (-10,6%).
Au chapitre des perspectives, le retournement de situation qui s’est amorcé courant de 2023 se confirme : « Les facturations par les constructeurs ont progressé de 30% au premier trimestre 2023, de 22% au deuxième trimestre, de 3% au troisième trimestre, avant de passer en négatif au quatrième », relate David Targy. Cette dégradation est ressentie de manière plus ou moins prononcée sur la plupart des marchés européens, notamment en Allemagne, dans les pays d’Europe centrale et plus à l’Est. Selon un sondage, un tiers des constructeurs estime leur carnet de commande faible à très faible et un autre tiers le juge juste moyen. Le même sondage montre que la moitié des constructeurs reste plutôt optimiste, tandis qu’une autre moitié est plutôt pessimiste quant aux perspectives à court terme.
Toutefois, en France, les professionnels ne parlent pas de crise : « Le secteur des agroéquipements est sujet à des phénomènes de cycles, rappelle Jean-Christophe Régnier, directeur de Lemken France et trésorier d’Axema. Il faut s’attendre à un tassement prononcé en 2024, un léger recul en 2025 et une possible croissance à partir de 2026. » Cette baisse de l’activité a au moins un bon côté : « Après une situation tendue, notamment en 2022, il y a un retour à la normale pour ce qui concerne les délais de livraison des matériels », constate Damien Dubrulle, président d’Axema et dirigeant de Downs (matériels pour la pomme de terre). Chez les constructeurs, ce contexte se traduit pour l’instant par un maintien des effectifs et un moindre recours aux intérimaires. Ils placent toutefois la conjoncture actuelle en tête de leurs préoccupations, devant les difficultés de recrutement et les subventions ou autres aides à l’acquisition de matériels.

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