Transport Legras Industries fait son retour en agricole

Le constructeur de bennes Legras Industries a démarré son activité dans le domaine agricole en 1935. En 1971, la remorque de type Bj fait son apparition sur le marché et connaîtra un vif succès. Cependant, sa production sera arrêtée en 1985, l'entreprise faisant le choix de quitter l’agricole pour se consacrer pleinement au domaine routier. En 1986, Legras Industries développe sa première benne à fond mouvant alternatif (FMA), qui fera la renommée de la marque marnaise.

Baptiste Malfait, agriculteur dans le nord de la Marne, souhaitait une remorque de grand volume, mais légère, pour les travaux d’ensilage. Il a donc contacté la société Legras Industries pour savoir s’il était possible d’adapter la technologie FMA à une utilisation agricole. Le bureau d’études a alors conçu une caisse sur un châssis destiné à une utilisation tout-terrain. Désormais, le fabricant propose trois longueurs de caisse renforcée pour l’agriculture, de 8,5, 10 et 11,4 m, avec des hauteurs totales variant de 4 à 4,5 m. Les remorques sont entièrement réalisées en aluminium pour minimiser le poids. Elles se destinent principalement à des chantiers d’ensilage grâce à leur faible poids à vide, de 10 t par exemple pour une caisse d’une longueur de 10 m. Les bennes FMA Agricole possèdent de grandes capacités de chargement pouvant atteindre 80 m³ pour le plus gros modèle.

Un plancher réversible

Les bennes se dotent d’un fond bénéficiant de 21 lames parallèles réparties sur toute la largeur de la caisse. Ces dernières réalisent une course de 200 mm. Le système les activant se compose de trois vérins qui pilotent sept lattes chacun. Pour vidanger la benne, le plancher composé des 21 lames approche la marchandise vers l’arrière, puis les barrettes se reculent par lots de sept. Pour charger la remorque, il suffit d’inverser le mouvement. Pour les remorques agricoles, Legras Industries monte de série un plancher constitué de lames à recouvrement pour garantir une étanchéité lors de la récolte de céréales à petites graines comme le colza. Pour assurer une vidange rapide, de l’ordre de trois à quatre minutes, le constructeur monte de série un groupe hydraulique débitant 180 L/min. De tels volumes de caisses générant de l’encombrement, il propose en option une première caméra de recul facilitant les manœuvres et une seconde, située sur la porte, permettant à l’agriculteur de ne pas surcharger la remorque lors du transport d'un produit à forte densité comme des céréales. Cette dernière caméra assure également à l’agriculteur une visibilité sur le bon déroulement du déchargement sans descendre de sa cabine. Le front avant accompagne la marchandise, ce qui garantit la vidange totale de la FMA Agricole.

Une remorque destinée à l'ensilage

« La caisse en aluminium de la benne permet de réduire drastiquement son poids à vide. Nous possédons un méthaniseur et faisons du transport. Pour vous donner un ordre d’idées, l’ensilage présente une densité de 0,3, et le fumier que nous transportons atteint parfois 0,4. Il nous fallait du volume sans pour autant arriver à des gabarits hors normes. Avec une capacité atteignant 80 m³, je suis capable de charger 24 t d’ensilage là où d’autres bennes volumineuses montent rarement au-delà de 20 t, tout en restant dans la limite des 40 t autorisées sur route », explique Baptiste Malfait. Sur cette première unité de remorques produites par Legras Industries, un châssis fourni par la marque Delaplace supporte la caisse. La FMA Agricole reçoit une suspension à lames homologuée à 40 km/h avec un freinage pneumatique. L’agriculteur souhaitait disposer d'une remorque simple d’utilisation afin de permettre à tous les chauffeurs de son exploitation de la prendre en main rapidement. « Avec les parois en aluminium relativement étroites, la largeur intérieure atteint 2,45 m, ce qui inclut de pouvoir charger deux palettes Europe côte à côte. Il m’arrive parfois de transporter des balles de paille parallélépipédiques. Les parois assurent la sécurité de mon chargement. Lors de la vidange de cette remorque, il faut s’assurer que la bâche qui accompagne le front se remette bien en place. Sinon, il reste une couche d’environ 5 cm de matière qui ne sera pas vidangée », constate Baptiste Malfait.

UN CHOIX RÉFLÉCHI

Lors de sa commande pour la réalisation de cette remorque, Baptiste Malfait a défini avec les concepteurs certaines caractéristiques techniques. L'agriculteur marnais cherchait une remorque à vidange à plat pour garantir la sécurité lors du déchargement. Il a étudié le système à chaînes et barrettes, mais ce dernier ne permettait pas de charger toutes sortes de produits, notamment des céréales. Le mécanisme à front poussant l’intéressait, mais l’exploitant nourrissait des doutes sur les éventuelles déformations des parois latérales de la remorque dans le temps. Il a donc privilégié un châssis à suspension à lames limitant la hauteur de ce dernier mais conservant à la caisse de grandes parois, donc un grand volume utile.

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