Irrigation Avis d'expert : "Le coût des équipements pilotant l’irrigation ont bien baissé"
Serge Escuraing, gérant de Corhize, une société spécialisée dans la distribution d’outils d’aide à la décision ciblés sur le pilotage de l’irrigation, revient sur les différentes solutions du marché destinées à évaluer le niveau de la réserve en eau du sol des parcelles cultivées.
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Parmi les outils dédiés au pilotage de l’irrigation, l’agriculteur dispose de trois types de solutions d'évaluation de la disponibilité en eau du sol : le bilan hydrique, les sondes tensiométriques et les sondes capacitives (voir tableau ci-dessous). Serge Escuraing, le gérant de l'entreprise Corhize spécialisée dans ce domaine, estime que la méthode du bilan hydrique (dont la version la plus récente a été portée sur Internet par Arvalis-Institut du végétal) présente un intérêt pour vulgariser l’approche et sensibiliser les agriculteurs sur le sujet de la réserve en eau des sols. Cette dernière est évaluée en tenant compte des consommations en eau de la culture fondée sur l’ETp (évapotranspiration potentielle) et des apports naturels par les pluies ou par l’irrigation. Selon l’expert, cette méthode compte cependant quelques limites.
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Surveiller la réserve hydrique
Les sondes tensiométriques et les sondes capacitives, plus récentes et plus précises, mesurent l’état réel du sol. Une fois ces sondes installées au champ, l’agriculteur peut suivre aisément l’évolution de la réserve hydrique. Le tensiomètre se compose de plusieurs capteurs installés en différents points de la zone de mesure sur une profondeur de 30 et 60 cm. La sonde capacitive, elle, ne requiert qu’une seule implantation par parcelle, par type de sol ou par équipement d’irrigation, par exemple sous le pivot, car elle mesure l’humidité dans un volume de sol représentatif. Quel que soit le capteur utilisé, l’expert préconise son installation au stade six feuilles (en maïs) et un retrait avant la récolte. « Le choix de l’emplacement d’implantation de l’appareil de mesure dans le champ est déterminant, rappelle Serge Escuraing. La préconisation habituelle est d’installer l’équipement dans la zone où la RFU [réserve facilement utilisable, ndlr] s’avère la plus limitante. »
Une économie en eau d'au moins 10 à 20 %
Aujourd’hui, le pilotage précis de l’irrigation se développe principalement sur des cultures à forte valeur ajoutée. « Le prix des sondes a déjà bien baissé au cours des trois dernières années, passant de 2 200 à 1 500 € en raison d’une baisse du coût du matériel de télémétrie », analyse Serge Escuraing. Le coût d’un système de pilotage se raisonne à la parcelle plutôt qu'à l'hectare, car un équipement peut servir une année sur une petite parcelle et une autre sur une grande. Certaines régions encouragent l’utilisation de ces technologies au travers d’aides « PCAE » (plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles). Quant aux bénéfices attendus par un pilotage précis de l’irrigation, l’expert avance a minima une économie en eau de 10 à 20 % sans pénalisation du rendement. Selon l’expert, le retour sur investissement en production de semences oscille entre deux et quatre ans selon les surfaces.
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