En 2017, l’ETA Corbineau a franchi un cap supplémentaire en se rapprochant d’Efflu’Tech, une autre ETA vendéenne (lire encadré). En mutualisant leurs moyens, ces deux entreprises proposent une panoplie intéressante de techniques, notamment en matière de valorisation des effluents liquides.
Épandage sans tonne au cordon
Avec la technique « du cordon », la tonne n’entre plus dans la parcelle mais ravitaille un caisson tampon. Celui-ci est couplé à une motopompe qui alimente un tuyau souple de 90 mm de diamètre, relié à une rampe à pendillards portée à l’arrière d’un tracteur. Quand l’exploitation dispose d’un réseau d’irrigation enterré, le chantier est raccordé directement à la fosse. Selon le diamètre des canalisations, il est possible d’injecter ainsi le lisier jusqu’à des parcelles situées à 4 ou 5 km de la ferme. La rampe montée sur le tracteur mesure 12 ou 16 m de largeur.

Pour passer précocement sur les cultures, même quand le champ est encore humide, l’ETA a équipé un John Deere 4755 d’un train de chenilles arrière Poluzzi de 900 mm de largeur, complété par des pneus de 750 mm à l’avant. Le tuyau souple, mesurant jusqu’à 1 400 m, est traîné sur la culture. Pour éviter de rouler sur ce cordon, le chauffeur démarre dans le coin opposé de la parcelle et fait des allers-retours parallèles en déplaçant le tuyau avec lui. Le débit varie de 150 à 180 m3/h selon les configurations. Le poids de l’ensemble tracteur-rampe est de 15 t seulement. Cette technique est adaptée aux céréales en sortie d’hiver ou aux prairies qui résistent parfaitement au frottement du tuyau, mais elle ne convient pas au maïs ou au colza.

Le DuaFerti pour des applications plus tardives
Dans la même philosophie, l’ETA mise aussi sur la solution DuaFerti, conçue par la société Matuboc et dont le principe s'avère similaire à la technique dite « du cordon », mais sans tuyau glissant sur le terrain : la rampe est ici placée sur le relevage avant et le tracteur traîne un enrouleur monté sur essieu. Le chauffeur suit les passages du pulvérisateur, car le système fonctionne en 24, 28 ou 30 m. Le tuyau se déroule quand le tracteur avance et s'enroule quand il recule. À l’aller, la rampe est écartée au maximum et le liquide tombe sur deux bandes extérieures ; au retour, les pendillards translatent vers le milieu pour fertiliser la zone centrale.

Un automoteur avec enfouisseurs
Troisième outil disponible, l’automoteur Vredo VT4556, acheté en 2017, dont le bloc Scania de 13 L affiche une puissance de 450 ch. La cuve de l'engin contient 19 500 L. Ce dernier possède un bras de pompage à l’avant. Pour limiter le tassement des sols, il est équipé de pneus de 1 050 mm et de la fonction « marche en crabe ». La charge est équitablement répartie sur les deux essieux. Avec le télégonflage, le chauffeur baisse la pression au champ entre 1,3 et 1,5 bar.

L’ETA possède plusieurs équipements d’enfouissement, notamment un injecteur de 8 m à doubles disques. Ce matériel est adapté pour enfouir du lisier ou du digestat, soit sur prairies après récolte, soit sur céréales en sortie d’hiver. L’entreprise s’est également dotée d'une autre solution d’injection : un déchaumeur de 6 m pour des applications après moisson et une bineuse à 11 interrangs de 75 cm pour le maïs jusqu’au stade 7-8 feuilles. Les pneus de 1 050 mm sont alors remplacés par des roues jumelées qui enjambent les rangs. L’ETA possède aussi des analyseurs pour moduler le débit en fonction de la concentration du produit en éléments minéraux.

Avec sa cuve de 19,5 m3, l’automoteur se ravitaille principalement dans une tonne de transfert ou dans un caisson tampon sur roues que le chauffeur attelle derrière l’automoteur pour le déplacer d’un chantier à l’autre.

Une citerne de transfert pour le ravitaillement
Les associés ont investi l’an dernier dans une citerne Fliegl de 29 m3 recevant deux bras, l'un de pompage et l'autre de vidange, destinée uniquement au transport (caisson tampon, fosse à fosse). Celle-ci est attelée derrière un Fastrac JCB 4220. Grâce à sa pompe d’une capacité de 5 000 L/min, l’aspiration et la vidange ne durent que cinq à six minutes. La citerne est montée sur un châssis à trois essieux doté d'un freinage pneumatique.

