Comparatif scalpeurs   Quel outil à dents est le plus efficace dans un couvert ?

La démonstration réunissait quatre outils conçus pour le scalpage et le semoir simplifié modifié d'Emmanuel Quilliou.
La démonstration réunissait quatre outils conçus pour le scalpage et le semoir simplifié modifié d'Emmanuel Quilliou. (©J.M.)
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Pour faire face aux problématiques d’adventices, mais aussi pour détruire efficacement ses couverts, Emmanuel Quilliou, agriculteur dans les Yvelines, réalise du scalpage depuis 2018. Cette technique consiste à travailler juste sous la surface du sol à l’aide d’un outil à dents, auxquelles sont associés des socs à ailettes pour sectionner les racines sur toute la largeur. Insatisfait de son matériel, même après modification par ses soins, l'agriculteur a décidé de comparer quatre scalpeurs dans un couvert de trèfle pour trouver le modèle le plus adapté à ses besoins.

Que ce soit en agriculture biologique ou conventionnelle, le scalpage apparaît comme une solution crédible pour combattre les adventices ou détruire efficacement les couverts végétaux. Cette technique s’avère à la fois utile aux agriculteurs ne pouvant recourir aux traitements et à ceux devant faire face aux résistances des adventices et à la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires. Emmanuel Quillou, agriculteur à Saint-Martin-de-Bréthencourt, dans les Yvelines, est les deux à la fois puisqu’il cultive 150 ha en bio et 25 ha en conventionnel. Depuis six ans, l’exploitant tente de trouver l’outil idéal pour scalper. Mais pour bien commencer, qu’est-ce que le scalpage ?

« Il s’agit de travailler superficiellement la parcelle, à moins de 5 cm et bien à plat, la majorité du temps à l’aide de dents de type patte-d’oie, explique Emmanuel Quilliou. Le sol, ensuite, ne doit pas être rappuyé par un rouleau pour éviter les repousses d’adventices. Ces outils s’accompagnent généralement de herses peignes pour étaler les racines fraîchement coupées en surface afin de les sécher et, une fois encore, d'éviter des repousses. »
Emmanuel Quilliou, agriculteur dans les Yvelines, recherche l'outil de scalpage le plus adapté à ses besoins. (©J.M.)

Pour trouver chaussure à son pied, l’agriculteur organisait mi-septembre une démonstration avec cinq outils de scalpage : le sien, un semoir Kongskilde Vibro Seeder modifié, un Horsch Finer SL, un Köckerling Bio Allrounder 700, un Lemken Koralin 9 K et un Treffler TGA.

La journée de démonstration s'articulait entre présentation de chaque machine, essai au champ et avis de l'agriculteur sur les résultats du scalpage. (©J.M.)

La rédaction de Matériel Agricole a suivi cette journée de démonstration afin de présenter un comparatif, enrichi par l’avis éclairé d’un agriculteur. L'essai se déroule sur une parcelle de trèfle semée en TCS (technique de conservation des sols) en avril et broyée à deux reprises durant l’été, avec les mêmes conditions pour tous les participants. L’objectif est alors de couper les collets du trèfle pour éviter la repousse lors de la culture suivante. Certains des outils ont également été essayés dans une parcelle de luzerne et sur des chaumes.

Un semoir simplifié converti en scalpeur

Emmanuel Quilliou a acquis, cinq ans plus tôt, son Kongskilde Vibro Seeder. Ce semoir à dents est conçu pour les techniques de semis simplifiées. Il a choisi de le modifier pour en faire un scalpeur. Les 40 socs à patte-d’oie, espacés de 15 cm, disposent d’un simple ressort. « Les dents pianotent trop dans certaines conditions de terre, ce qui rend la profondeur de travail et donc le scalpage imprécis », note l’exploitant. L’outil est équipé de huit roues de jauge à réglage manuel. Les quatre roues arrière, placées à l’origine après la dernière rangée de dents, ont été avancées par l’agriculteur afin d’éviter de rappuyer le sol travaillé.

L'exploitant utilise actuellement un semoir à dents Kongskilde Vibro Seeder modifié pour réaliser du scalpage. (©J.M.)

 

« Un scalpeur ne doit pas avoir de rouleau, car celui-ci tasse la terre avec les adventices, favorisant leurs repousses, estime l’agriculteur. Les roues stabilisatrices ont également cet effet. Il faut donc les replacer en amont pour éviter ce phénomène. »

Les roues avant centrales, d’origine, permettent de bien stabiliser l’outil. Le Vibro Seeder dispose de boules d’azote afin de gérer le suivi de la parcelle par demi-châssis de 3 m. La triple rangée de herses peignes est dépourvue de réglage hydraulique. Point positif : l’attelage proche du tracteur permet d’utiliser l’outil sans masse avant malgré ses 2,4 t. Pour le stabiliser dans les pentes, Emmanuel Quilliou a ajouté des disques coutres à l’arrière, de chaque côté. « Le Vibro Seeder est efficace dans les chaumes, mais laborieux lors d’un premier déchaumage en présence de paille longue. Il a en effet tendance à bourrer au niveau des roues de jauge, en particulier avec le vulpin, constate l’agriculteur. Dans les conditions de la démonstration dans le couvert de trèfle, le travail est assez irrégulier avec des manques, malgré le recroisement des dents. »

 

 

 

 

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