Comparatif tracteurs de 300 ch 9 tracteurs de 300 ch à l’essai : quel protocole pour le passage au banc et les mesures de consommation ?

Dès son arrivée sur la ferme accueillant notre comparatif, chaque tracteur (Deutz-Fahr 8280 TTV, New Holland T7.300 AutoCommand, John Deere 6R250 Autopowr, Case IH Puma 260 CVXDrive, Valtra Q305 Direct, Fendt 728 Vario, JCB 8330 Fastrac iCon et Massey Ferguson 8S.305 Dyna-VT) a suivi le même protocole rigoureux. Ses dimensions, d'abord, ont été relevées. Nous avons également mesuré son angle de braquage, bien que celui-ci soit dépendant de la monte de pneumatiques, de la voie et du réglage des butées réalisé par chaque constructeur sur nos tracteurs d’essai. Enfin, ceux-ci ont été pesés, sans leurs masses avant, sur le pont-bascule de la coopérative locale. Précisons que certains étaient équipés de masses de roues ou ventrales, que nous n’avons pas retirées.

Passage au banc de puissance

Les neuf tracteurs du comparatif ont passé l’épreuve du banc de puissance de la chambre régionale d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine. Ces tests n’auraient pas été possibles sans la présence de Didier Langlois (CRA de Nouvelle-Aquitaine), assisté par Guillaume Rodriguez (chambre d'agriculture des Deux-Sèvres). Avant de réaliser les mesures de puissance, de couple et de consommation spécifique, chacun des tracteurs a été mis en température sur un trajet routier pour coller au plus près des performances optimales du moteur. Le passage au banc est réalisé après la désactivation de la climatisation. Les valeurs relevées correspondent au protocole d’évaluation OCDE. Celui-ci prend en compte le rendement de la transmission ainsi que la puissance consommée par les pompes hydrauliques, la pompe à eau et le ventilateur, contrairement à la norme ECE R120 utilisée par les constructeurs dans leurs brochures.

Pour mesurer la puissance, le couple et la consommation, avec et sans la surpuissance, des tracteurs concernés, nous avons requis la présence d’un technicien pour chaque marque. En effet, la surpuissance s’active au transport ou à la prise de force notamment, mais il faut que le tracteur roule à une allure minimale, par exemple à 0,5 km/h chez certains constructeurs. Le passage au banc se faisant en statique à la prise de force, il n’est pas possible d’avancer, à moins de mettre le tracteur sur cales. L’autre possibilité, plus simple et plus courante, est de connecter un ordinateur au tracteur pour simuler une allure et ainsi effectuer les mesures sans et avec la surpuissance. Ainsi, seuls les John Deere, Case IH et New Holland de notre comparatif ont été mesurés avec la surpuissance. N'ayant pas de technicien, le tracteur Claas a été mesuré uniquement sans surpuissance. Le Fendt, pour sa part, bénéficie d’une surpuissance s’activant automatiquement pour répondre à la consommation d’énergie du circuit hydraulique, de la climatisation et du ventilateur. Les tracteurs JCB, Massey Ferguson, Deutz-Fahr et Valtra, quant à eux, ne disposent pas de surpuissance.

Essai en conditions réelles

Pour davantage de précision, nous avons voulu mesurer la consommation réelle des tracteurs au travail. Pour cela, la pompe à gazole du réservoir de chaque modèle a été dérivée vers un bidon externe de GNR de 20 L. À chaque atelier de consommation, le temps d’utilisation a été mesuré, et le bidon pesé avant et après chaque séquence. Ces mesures permettent de calculer la consommation en kg/h. À partir de la masse volumique du GNR (de 845 kg/m³ en moyenne), nous obtenons une consommation en L/h. Une seule et même personne est affectée à l'atelier au champ et sur route afin d’avoir une conduite identique. Pour l’essai au champ, une herse rotative Maschio Gaspardo Jumbo Isotronic de 7 m de largeur de travail était attelée à chaque tracteur. Malheureusement, les conditions météorologiques pluvieuses ne nous ont pas permis d’exploiter ces données.

Pour l’atelier transport, nos neuf tracteurs, auxquels nous avons attelé une benne La Campagne à trois essieux chargée de fumier, ont bouclé un même parcours de 15,2 km. Le chauffeur a réalisé le trajet à une vitesse de roulage au « Cruise Control » réglé à 40 km/h. Les transmissions de chaque engin ont été préalablement réglées avec une stratégie de conduite (agressivité de la transmission) à 50 %. Les pneumatiques, tous en 710 mm de large, excepté ceux du Massey Ferguson en 800 mm, ont été gonflés à 1,2 bar à l’avant et à 1,5 bar à l’arrière.