Au World Fira 2023, tenu du 7 au 9 février à Toulouse, une cinquantaine d’acteurs s’étaient donné rendez-vous sur les deux hectares consacrés aux zones d’exposition et aux parcelles d’essai. Si plus d’un visiteur pouvaient regretter que les grands tractoristes et constructeurs de machines n’aient pas fait le déplacement avec leurs concepts exposés récemment sur les moquettes de grands évènements internationaux, la diversité de la trentaine de machines présentées, pour la plupart, en action et les dizaines de capteurs, solutions informatiques proposées par des prestataires et équipementiers suffisaient à leurs faire comprendre que l’ère de la robotique a bel et bien démarré dans le monde des matériels de culture. À côté d’exposants tels que Naïo montrant une gamme déjà riche de quatre modèles, Sitia et son Trektor très polyvalent, Exxact Robotics présentant, pour la première fois dans une manifestation publique, son enjambeur viticoles Traxx dans une version à pile à combustible hydrogène ou encore le Danois Farmdroid faisant évoluer sa machine, alimentée par panneaux solaires, capable de semer et de désherber des cultures en rangs qui font déjà figures d’anciens dans ce monde neuf de la robotique agricole, d’autres nouveaux arrivants ne leurs cédaient en rien en matière de créativité.

Jean Luc Picoulat, un agriculteur des Pyrénées-Atlantiques, à la tête de l’entreprise Softivert spécialisée dans les équipements d’agriculture de précision en fait partie. Il faisait évoluer à Toulouse le SoftiRover, une originale machine articulée fonctionnant sur batteries. Elle peut travailler avec toutes sortes d’outils pour semer ou préparer le sol. Pour l’occasion, elle était attelée à un semoir monograine trois rangs Monosem NX.

Une autre développée par Léger, une entreprise de Lot-et-Garonne spécialisée dans les matériels d’entretien de plantations arboricoles pour fruits à coque ou à noyaux, s’avérait tout aussi étonnante. Motorisée par un quatre cylindres thermique Kohler de 20 ch, elle a été développée pour éliminer les rejets dans les plantations de noisetiers. Elle n’a pas besoin de GPS pour se guider et se contente d'un capteur Lidar pour détecter les alignements d’arbres.

Une solution technique proche reconnaissant une plantation grâce à des palpeurs et des capteurs doppler avait été retenue par le constructeur slovène Pek Automotive. Sa machine électrique Slopehelper conçue pour entretenir des vergers ne peut en effet pas faire confiance aux signaux GPS fréquemment masqués par les frondaisons.
Dans leur phase d’émergence actuelle, les robots agricoles répondent en priorité aux besoins que quatre grandes familles de productions végétales : la vigne, les légumes, les vergers et les cultures en rangs à forte valeur ajoutée. Les opérations de désherbage arrivent en priorité. Elles sont suivies des taches de surveillance ou de caractérisation de l’état des culture pour prendre une décision d’intervention ou pour réaliser des applications localisées.