Le semoir de précision ValoTerra représente le haut de gamme du Français Monosem. À la clé, une distribution électrique et un débit de chantier revu à la hausse. En version Ultimate, l’outil bénéficie du transport de la graine, du disque de sélection au sillon, via une courroie à brosse.
Présenté au public lors du dernier Sima, en 2022, le ValoTerra de Monosem s’appuie sur un élément semeur doté du double disque ouvreur le plus grand du marché (450 mm de diamètre) et d’un entraînement 100 % électrique de son disque sélecteur. Il y a deux ans, le constructeur annonçait d'emblée pouvoir semer au minimum 2 km/h au-dessus de la vitesse proposée jusque-là avec le précédent élément. À l’automne dernier, sur le salon allemand Agritechnica, il a dévoilé un nouveau semoir, le ValoTerra Ultimate, qui monte encore en puissance grâce à son système Active Seed Guidance (ASG) capable de semer avec une plus grande précision et jusqu’à 18 km/h.Un seul modèle UltimateLe ValoTerra doté de l’élément semeur Ultimate se décline à ce jour uniquement avec un châssis trainé de huit rangs reposant sur quatre roues. C’est le modèle de notre essai. Quant aux autres ValoTerra, quatre versions existent, s’échelonnant de 6 à 12 rangs avec des interrangs de 50, 60, 70, 75 ou 80 cm en fonction des modèles. Monosem propose des châssis portés fixes, télescopiques, repliables et semi-portés. Les largeurs au transport n’excèdent pas les 3,5 m. Les deux sections de poutre, à profil carré, du châssis élargissent les possibilités : la première, de 127 mm (5 pouces), répond davantage à des travaux de semis en reprise de labour selon la technique classique (préparation de sol au préalable), tandis que la seconde, de 180 mm (7 pouces), convient à un semis direct ou en technique culturale simplifiée. Ce dernier châssis sera ainsi mieux adapté aux travaux à haute vitesse.Un circuit électrique embarquéLe ValoTerra puise son énergie électrique dans un circuit embarqué généré par un alternateur de 5,6 kW. Le semoir fonctionne sous une tension de 56 V pour alimenter les moteurs nécessaires à l’entraînement des disques sélecteurs, au microgranulateur et à la distribution de l’engrais. Cette tension permet une large plage de rotation, idéale pour la modulation de dose. La prise de force du tracteur (sur le modèle essayé) au régime de 540 tr/min, ou via un moteur hydraulique, sert à l’entraînement de l’alternateur et de la turbine créant la dépression dans le système de sélection des graines. La prise de force du tracteur entraîne la turbine nécessaire à la dépression et à la production d’électricité via l’alternateur de 5,6 kW. (© J.M.) Dépression et brosse de transportChaque trémie embarque 70 L de semences. Les graines descendent par gravité en partie basse du boîtier de sélection. Cette sélection se fait par aspiration, tandis que les grains se logent dans les orifices du disque. La gestion des doubles est assurée par un sélecteur mécanique. Chaque disque dispose de son propre moteur électrique, pris directement dans l’axe, limitant ainsi la maintenance. La roue de chargement alvéolaire accueille la semence avant de l’introduire avec une régularité constante dans la brosse. La semence n’a d’autre choix que de s’y insérer en conservant l’espacement voulu dans la brosse et donc dans le sillon. La roue de chargement alvéolaire accueille chaque graine une à une et l’insère avec régularité dans la courroie à brosse. (© J.M.) La courroie à brosse accompagne ensuite la graine dans le sillon avec une régularité constante et sans rebond. (© J.M.) Cet ensemble roue + courroie se nomme « ASG ». La vitesse de la brosse étant inversement proportionnelle à celle de l’avancement, la graine est posée dans le sillon sans rebond. Un capteur optique contrôle les manques et les doublons, ainsi que le respect de l’espacement entre graines dans le convoyeur. L’opérateur devra ajuster lui-même les sélecteurs à l’aide d’une manette graduée sur chaque élément. Le passage du système ASG à une goulotte classique s’effectue en deux minutes pour chaque élément. Cette opération est facilitée par l’ouverture sur charnière de la partie haute de l’élément, comprenant la trémie et le cœur de distribution, et assistée par un vérin à gaz. Le ValoTerra se démarque de la concurrence par son ouverture sur charnière de l’élément, favorisant l’accès aux différents composants. (© J.M.) Le « coup de pouce du jardinier »L’élément semeur Ultimate affiche un poids à vide de 195 kg. Il est relié à la poutre du châssis par un parallélogramme. Le report de charge, assisté par deux ressorts mécaniques et un amortisseur Monoshox, dispose de quatre réglages par palier de 30 kg. Lorsque la tension est maximale, il offre une force de pénétration de l’élément de 325 kg. À l’avant, le chasse-débris dégage la ligne de semis. Les deux roues de jauge, de 450 mm de diamètre et de 115 mm de largeur, contrôlent la profondeur de semis du double disque ouvreur. Le double disque ouvreur associé à la pointe de soc (en bleu) favorise le bon positionnement de la graine au fond du sillon. (© J.M.) Celle-ci est réglable manuellement et sans outil selon 19 possibilités. Bénéficiant du même diamètre que les roues de jauge, soit le plus imposant du marché, le double disque ouvreur crée le sillon dans lequel le convoyeur à courroie à brosse accompagne la graine. Juste derrière, la roue Pro, en fonte et surfaçage en inox de 295 mm de diamètre, assure le contact terre-graine. Elle s’escamote à une hauteur de 4 cm, en conditions humides par exemple. Une paire de roues de fermeture à pression et orientation réglables referme le sillon. Afin de s’adapter à un large panel de profils de sol, les roues de jauge de 450 mm de diamètre du ValoTerra disposent de 19 réglages de profondeur de semis. (© J.M.) Une fertilisation localiséeChaque élément du ValoTerra s’équipe de doseurs individuels MicroSmart pour les microgranulés, associés à des trémies de 20 L. La distribution électrique est réglable rang par rang de 2 à 35 kg/ha, et s’effectue au contact de la graine ou en surface. Le semoir peut également se doter d’une trémie supplémentaire de 1 350 L pour l’engrais, elle aussi à distribution électrique et à transport pneumatique. En option, le contrôle de l’apport de fertilisant s’opère rang par rang pour la coupure de section ou la modulation. Des disques incorporateurs, décalés par rapport à la ligne de semis, sont alors placés en amont. Chaque élément dispose d’un moteur électrique de 56 V en prise directe sur le disque. (© J.M.) Un logiciel Isobus maisonLe terminal connecté via l’Isobus du tracteur rassemble l’ensemble des informations du semoir en temps réel. L’utilisateur peut ainsi observer le bon fonctionnement du ValoTerra, avec un visuel sur les manques ou les doubles. Une fois la population de semences voulue ajustée, le chauffeur est en mesure de régler un seuil de tolérance de variation de la dose d’application du semis. Une alarme retentit en cabine lorsque cette limite, exprimée en pourcentage, n'est pas respectée. Par exemple, si le seuil de tolérance est réglé à 10 %, pour une dose de 80 000 pieds/ha, l’alarme retentira dès lors que la population sera supérieure à 88 000 pieds/ha ou inférieure à 72 000 pieds/ha. Le ValoTerra, compatible Isobus et doté d’une alimentation 100 % électrique, se pilote intégralement du bout des doigts en cabine. (© J.M.) Fiche techniqueType de châssis : traîné repliable sur l’avantNombre de rangs : 8Écartement : 70 à 80 cmDistribution : électriqueMode de sélection : dépressionDiamètre disque ouvreur : 45 cmComptabilité Isobus : ouiPoids à vide : 4 320 kgA lire aussi : Essai comparatif, Lemken Azurit 10, un élément pour deux rangs semés